Trump veut arracher à Netanyahu un accord sur Gaza

Sep 29, 2025 - 06:57
Sep 29, 2025 - 07:01
Trump veut arracher à Netanyahu un accord sur Gaza
Le président américain Donald Trump reçoit lundi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour la quatrième fois depuis le début de l'année AFP SAUL LOEB

Donald Trump reçoit lundi le Premier ministre Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, peu après avoir promis un "accord" à Gaza et mis son veto à une annexion de la Cisjordanie occupée.

"Nous avons une réelle chance d'atteindre quelque chose de grand au Moyen-Orient. Tout le monde est prêt pour quelque chose de spécial, une première. Nous allons y arriver", a écrit le président américain dimanche sur sa plateforme Truth Social.

Il s'agira de la quatrième entrevue des deux dirigeants depuis l'investiture du républicain, le 20 janvier.

En neuf mois, Donald Trump n'a jamais remis en cause son soutien à Israël, mais ses idées pour mettre fin au conflit déclenché le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du Hamas ont beaucoup varié et elles n'ont pas toujours été alignées sur celles de son invité.

Quant au Premier ministre israélien, il tient toujours un discours guerrier, mais il est isolé à l'international et confronté en Israël à des manifestations en faveur d'un cessez-le-feu permettant le retour des otages.

Un "accord" ou "finir le travail"?

Les experts soulignent qu'il ne peut se permettre de braquer son seul grand allié.

La dernière proposition américaine, que le dirigeant républicain a déjà exposée au téléphone à Benjamin Netanyahu et en personne à plusieurs dirigeants musulmans, promet d'apporter la paix au territoire palestinien, en ruines après près de deux années d'offensive israélienne meurtrière.

"Je pense que nous avons un accord", a assuré vendredi Donald Trump. "Ce sera un accord qui ramènera les otages. Ce sera un accord qui mettra fin à la guerre", a promis le président américain à la Maison Blanche.

Au même moment ou presque, le Premier ministre israélien prononçait à l'Onu un discours très offensif, promettant de "finir le travail" contre le Hamas.

Selon une source diplomatique, le plan américain prévoit un cessez-le-feu permanent à Gaza, la libération des otages israéliens détenus dans le territoire palestinien, un retrait israélien ainsi qu'une future gouvernance de Gaza sans le Hamas.

Selon des médias britanniques, l'ancien Premier ministre Tony Blair pourrait jouer un rôle majeur au sein d'une future autorité de transition à Gaza.

"Netanyahu préfère clairement continuer la guerre, mais il n'est pas impossible pour Trump de le convaincre d'y renoncer", juge Natan Sachs, expert au Middle East Institute à Washington.

Nobel de la paix

A condition toutefois que Washington "défende de manière disciplinée et continue une vision très claire", ce qui est "un vrai défi" pour le président américain, très fluctuant dans ses approches géopolitiques, note le chercheur.

Le républicain de 79 ans "a la réputation d'être influencé par la dernière personne à laquelle il a parlé, surtout si c'est quelqu'un de persuasif, et Netanyahu est très bon pour persuader Trump", rappelle l'expert.

Quand il était venu en juillet à la Maison Blanche, le Premier ministre israélien avait par exemple enchanté le président américain en annonçant qu'il l'avait nommé pour le prix Nobel de la paix.

La question de la Cisjordanie occupée sera également centrale lundi.

"Je ne permettrai pas à Israël d'annexer la Cisjordanie. Non, je ne le permettrai pas. Cela n'arrivera pas", a déclaré Donald Trump jeudi.

Les implications pour le Premier ministre israélien sont complexes, note Natan Sachs.

L'extrême droite, qui participe au gouvernement israélien, fait pression pour annexer ce territoire palestinien, en réponse aux pays qui ont reconnu un Etat de Palestine.

La pression ouverte exercée par Donald Trump pourrait compliquer la position de Benjamin Netanyahu dans sa coalition gouvernementale. Mais ce veto catégorique du président américain, très populaire auprès de la droite israélienne, pourrait selon l'expert aussi lui offrir "une porte de sortie" face à ces demandes d'annexion.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque, 47 sont toujours retenues à Gaza, dont 25 considérées comme mortes par l'armée israélienne.

L'offensive israélienne menée en représailles sur Gaza a fait 66.005 morts, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugés fiables par l'ONU.

[Source: TV5Monde]