Eid Al-Ezdihar (Jour mandéen de la prospérité)

Eid Al-Ezdihar, également connu sous le nom de Jour de la prospérité, est célébré cette année le 1er novembre. Les mandéens se rassemblent sur les rives du Tigre pour accomplir les rituels du baptême. Cette pratique joue un rôle important dans la vie de cette ancienne secte.

Les Mandéens, dont les origines remontent à l'époque préchrétienne, croient que Jean-Baptiste, et non Jésus-Christ, était le véritable Messie. L'eau occupe une place importante dans la tradition mandéenne, où elle est utilisée pour les baptêmes, les mariages et les derniers sacrements. Au cours de leurs célébrations, la communauté estime que chaque individu doit être baptisé autant de fois que possible.

La religion mandéenne a survécu en tant que religion unique et indépendante depuis la période du gnosticisme qui a prospéré au Moyen-Orient à l'époque du christianisme primitif. C'est l'une des premières religions monothéistes, avec ses propres livres saints, ses prophètes et ses chefs spirituels.

Ce peuple ancien a une longue histoire dans la Mésopotamie antique, où il était concentré dans les zones marécageuses des plaines basses de l'Irak actuel. Ils ont résidé dans et autour de Shatt al-Arab et le long des fleuves qui y convergent, le Tigre et l'Euphrate, et le Karun, dans le Khuzestan iranien.

Les Mandéens ont résidé dans ces régions pendant des siècles et vivaient généralement dans des huttes de paille et de boue. L'émigration des Mandéens d'Irak a commencé sous le régime de Saddam Hussein, mais s'est considérablement accélérée après l'invasion menée par les États-Unis et l'occupation qui a suivi. À l'heure actuelle, il existe une communauté mandéenne à Bagdad, ainsi que plusieurs centaines de Mandéens résidant dans la région du Kurdistan irakien.

Les Mandéens étaient réputés pour leur expertise en métallurgie, notamment en orfèvrerie, en forge et en construction navale, même avant le califat abbasside. Ils ont acquis une renommée supplémentaire en tant qu'intellectuels dans les domaines culturel et scientifique. Dans l'Irak moderne, les mandéens se sont illustrés dans divers domaines professionnels, notamment dans les milieux universitaires, les arts, la littérature, la médecine, l'ingénierie et la joaillerie.

La région autonome du Kurdistan abrite une grande diversité de communautés ethniques et religieuses qui coexistent depuis longtemps dans la paix et le respect mutuel, malgré les troubles et les défis auxquels la région a été confrontée.

Le président Nechirvan Barzani estime que la diversité religieuse et culturelle du Kurdistan a toujours été une source de force et de stabilité, et qu'il y a lieu d'en être fier. Au fil des ans, la région du Kurdistan a démontré son engagement en faveur du pluralisme, de la protection des libertés religieuses et de la promotion d'un environnement harmonieux pour toutes les communautés, indépendamment de leur religion ou de leur appartenance ethnique.

La région autonome du Kurdistan irakien est majoritairement musulmane, mais elle est fière de son engagement en faveur de la liberté religieuse. Le président Nechirvan Barzani souligne depuis longtemps que tous les composants « quelle que soit leur religion ou leur appartenance ethnique, ne sont pas des invités au Kurdistan, mais plutôt des propriétaires, des partenaires et une partie essentielle et authentique de cette terre et de cette patrie. Nous assurons à tous que le Kurdistan, qui a accueilli tout le monde tout au long de l'histoire, restera à jamais un pays de diversité, de tolérance et de liberté », a-t-il déclaré lors de la conférence sur l'administration des dotations ecclésiastiques à Erbil, le 26 mai 2025.

À l'occasion de la visite historique du pape en Irak en mars 2021, il a déclaré que « la région du Kurdistan soutient le message du pape en faveur de la paix, de la tolérance, de l'acceptation des autres, de l'éradication de la haine et de la rancœur, du militantisme, du terrorisme et des représailles. Ces principes et ces valeurs sont les fondements mêmes de la société kurde et nous les préservons comme nous l'avons toujours fait ».

Il est clair que les mandéens, aux côtés des chrétiens (Chaldéens, Syriaques, Arméniens et autres), des Yézidis, des Yarsanis, des musulmans chiites et sunnites, des zoroastriens, des juifs et de ceux qui travaillent ici et viennent de plus loin, comme les hindous, les bouddhistes et autres, sont tous appréciés comme faisant partie de la riche mosaïque ethnoreligieuse qui compose la région du Kurdistan irakien.

La tolérance et la coexistence sont des valeurs si importantes en ces temps difficiles. Nous devrions tous être appréciés pour notre héritage, nos valeurs et nos croyances propres – qui peuvent souvent se recouper – dans l'esprit du multiculturalisme, de la diversité et du pluralisme qui font la renommée de la région autonome du Kurdistan irakien.