Elections aux Pays-Bas : un parti centriste en tête des sondages de sortie des urnes, le leader d’extrême droite Geert Wilders espérait « un autre résultat »
Le parti centriste D66 devrait remporter 27 sièges sur 150 au Parlement, devançant Geert Wilders et son parti d’extrême droite PVV, qui en obtiendrait 25, d’après le sondage Ipsos. « Nous espérions un autre résultat mais nous sommes restés fidèles à nous-mêmes », a déclaré M. Wilders sur X.
Les électeurs néerlandais semblent avoir boudé le leader d’extrême droite Geert Wilders au profit d’un parti centriste, selon les sondages de sortie des urnes publiés mercredi, après des élections anticipées suivies de près en Europe.
Le parti centriste D66 devrait remporter 27 sièges sur 150 au Parlement, devançant Geert Wilders et son parti d’extrême droite PVV, qui en obtiendrait 25, d’après le sondage Ipsos. « Les électeurs se sont exprimés. Nous espérions un autre résultat mais nous sommes restés fidèles à nous-mêmes », a réagi M. Wilders sur X. Aux Pays-Bas, les sondages de sortie des urnes reflètent généralement assez bien la composition du Parlement, mais la répartition des sièges pourrait évoluer au fur et à mesure du dépouillement.
« Il s’agit d’un résultat électoral historique car nous avons montré non seulement aux Pays-Bas mais aussi au monde entier qu’il est possible de vaincre les mouvements populistes et d’extrême droite » a commenté devant des journalistes le chef du parti D66 et pro-européen de 38 ans, Rob Jetten.
« On l’a fait ! », a réagi le centriste dans un discours devant ses partisans en liesse alors qu’il serait il serait en position de devenir premier ministre, si ce résultat est confirmé, « des millions de Néerlandais ont tourné la page aujourd’hui. Ils ont dit adieu à la politique de la négativité et de la haine ».
Le parti libéral de centre droit VVD devrait remporter 23 sièges, l’alliance de gauche Verts/Travaillistes devrait en obtenir 20. Un résultat décevant pour l’ancien vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans, qui a déclaré, mercredi, qu’il démissionnait de son poste de chef de l’alliance écologiste de gauche. « Ce soir, je quitte mes fonctions de chef de parti. Le cœur lourd », a-t-il annoncé lors d’un discours.
Les élections aux Pays-Bas étaient très suivies en Europe car elles devaient permettre d’évaluer l’ampleur de la poussée de l’extrême droite partout sur le continent, notamment au Royaume-Uni, en France et en Allemagne.
Un système politique très fragmenté
Si les résultats des sondages de sortie des urnes sont exacts, le PVV perdrait 12 sièges par rapport à son succès électoral retentissant de 2023. Quel que soit le résultat définitif, M. Wilders ne sera pas, a priori, premier ministre, les principaux autres partis ayant exclu, pour l’instant, toute nouvelle collaboration avec lui, le jugeant peu fiable ou ses opinions trop peu acceptables. M. Wilders a lui-même déclenché les élections anticipées en torpillant le gouvernement sortant après un différend sur l’immigration, retirant le PVV d’une fragile coalition quadripartite.
Une fois le résultat définitif connu, une longue période de négociations s’ouvrira entre les partis pour déterminer qui souhaite collaborer avec qui – un processus qui pourrait prendre des mois. Aux Pays-Bas, le système politique est tellement fragmenté qu’aucun parti ne peut obtenir les 76 sièges nécessaires pour gouverner seul. Le consensus et les coalitions sont donc essentiels.
La campagne s’est jouée autour de l’immigration et de la crise du logement, qui touche surtout les jeunes de ce pays densément peuplé. Rob Jetten était monté en flèche ces derniers jours dans les sondages grâce à un message optimiste et une forte présence médiatique. « Je veux ramener les Pays-Bas au cœur de l’Europe car, sans coopération européenne, nous ne sommes nulle part », avait-il dit à l’Agence France-Presse après avoir voté à La Haye.
[Source: Le Monde]