Sénégal: ce que l'on sait de la fièvre de la vallée du Rift, cette maladie qui progresse dans le nord du pays
La fièvre de la vallée du Rift gagne du terrain dans le nord du pays. Depuis la déclaration de l'épidémie, le 25 septembre, on compte 11 morts et plusieurs dizaines de personnes infectées. Cette zoonose concerne principalement le bétail et provoque d'importants dégâts économiques.

Les autorités sénégalaises se mobilisent contre la montée de l'épidémie de la Vallée du Rift (FVR). Selon les chiffres communiqués lors du dernier point du ministère de la Santé et de l'Hygiène, 78 cas, dont 11 décès, ont été confirmés depuis le début de l'épidémie, rapportent le quotidien Le Soleil et RFI. Le nord du pays est particulièrement touché par la maladie, en particulier les régions de Saint-Louis et Richard-Toll.
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Une zoonose qui fait des ravages économiques
Identifiée pour la première fois en 1931 au Kenya, cette maladie infectieuse a fait des ravages en Afrique subsaharienne et ailleurs dans le monde.
Cette maladie infectieuse touche principalement les animaux, surtout le bétail, et peut engendrer des pertes économiques considérables.
Mais elle ne concerne pas uniquement les animaux, car il s'agit d'une zoonose. C'est-à-dire, une maladie "dont le pathogène, virus ou parasite, peut-être transmis de l'animal aux humains et inversement", explique l'Agence française de sécurité sanitaire (Anses).
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Comment se transmet-elle ?
"La transmission peut se faire par la piqûre de moustiques porteurs ou par le contact avec le sang, d’autres fluides ou tissus organiques ou lors de l’abattage, la plumée et la découpe d’animaux infectés ou encore, par ingestion de viande non cuite ou de lait cru provenant d’animaux infectés", détaille l'Organisation mondiale de santé animale.
Éleveurs, bouchers et le personnel hospitalier sont des populations particulièrement à risque. Mais le reste n'est pas à l'abri, surtout dans les zones où prolifèrent les moustiques infectés – qui jouent le rôle de vecteur. La bonne nouvelle ? "À ce jour, aucune transmission interhumaine du virus de la FVR n'a été constatée", précise la fiche de l'OMS.
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Quels sont ses symptômes?
États grippaux, maux de tête, douleurs musculaires, articulaires et, surtout, une fièvre d'apparition brutale font partie des symptômes. Les symptômes peuvent apparaître jusqu'à six jours après la contamination et ils ressemblent à ceux d'une méningite.
"La plupart des infections chez l'être humain sont asymptomatiques ou bénignes", détaille l'OMS. De quatre à sept jours devraient suffire pour se rétablir après avoir attrapé une FVR.
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Quelque cas graves
Si la plupart du temps la maladie est bénigne, dans certains (et rares) cas, elle se manifeste de manière beaucoup plus grave. Les patients peuvent manifester des lésions oculaires qui peuvent laisser des séquelles et même provoquer la cécité.
Dans moins de 1% des cas, elle peut également déclencher une méningo-encéphalite. Une affection qui peut entraîner une pression artérielle irrégulière, des troubles de la conscience ou encore des crises d'épilepsie et nécessitent d'une prise en charge urgente.
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Comment se protéger?
Des systèmes de surveillance sont mis en place pour anticiper l'arrivée d'une épidémie et il est possible de vacciner les animaux. Un vaccin "à virus inactivé à usage humain a été mis au point", rapporte l'Organisation mondiale de la santé animale. Mais, pour l'instant, il n'est pas commercialisé. Son utilisation reste expérimentale pour "protéger les vétérinaires et le personnel de laboratoire courant un risque élevé d'exposition", précise l'organisme.
Au Sénégal, le directeur régional de la santé de Thiès a préconisé "l’hygiène des mains, le port des gants, des masques et d’autres équipements de protection individuelle", afin de sécuriser les pratiques d'élevage et abattage, rapporte le quotidien le Soleil.
[Source: TV5Monde]