Un million de dollars pour un amateur qui résisterait aux stars du tennis : l’initiative de l’Open d’Australie pour renforcer son attractivité

Les responsables du Grand Chelem australien ont présenté, mardi, un projet de tournoi, où dix amateurs affronteront des professionnels pendant la semaine des qualifications, à Melbourne.

Oct 9, 2025 - 19:14
Un million de dollars pour un amateur qui résisterait aux stars du tennis : l’initiative de l’Open d’Australie pour renforcer son attractivité
L’Espagnol Carlos Alcaraz lors du tournoi de Tokyo, le 30 septembre 2025. ISSEI KATO / REUTERS

Un « Chelem » opposant professionnels et amateurs, dont les matchs se disputent en un point, avec, à la clé, 1 million de dollars australiens (environ 566 000 euros) pour le vainqueur. Voici l’idée pour le moins originale des organisateurs de l’Open d’Australie (du 12 janvier au 1er février 2026) pour doper la fréquentation du Melbourne Park pendant la semaine de qualifications qui précède le premier majeur de la saison de tennis. « Vous avez désormais un million de raisons de prendre votre raquette et de vous préparer pour janvier », résume Craig Tiley, le directeur du tournoi, dans un communiqué publié mardi 7 octobre sur le site de l’événement.

Le principe de cette « innovation exaltante », selon la formule du dirigeant, est simple. Une série de compétitions, dont « les inscriptions ouvriront bientôt dans des clubs à travers le pays », vont permettre à dix joueurs amateurs de valider leur billet pour ce « Million Dollar One Point Slam », lors duquel ils seront opposés à 22 professionnels… dans la Rod Laver Arena. Un chifoumi (ou pierre-feuille-ciseaux) permettra de déterminer qui aura les honneurs du service. Celui qui gagnera le point gagnera le match et passera au tour suivant. Le perdant, lui, sera éliminé.

L’actuel numéro 1 mondial, l’Espagnol Carlos Alcaraz, qui n’a encore jamais remporté l’Open d’Australie – le seul titre du Grand Chelem qui, d’ailleurs, manque à son palmarès –, est à ce jour la seule tête d’affiche annoncée. Cependant, « d’autres grands noms viendront bientôt s’ajouter à la liste », promettent les organisateurs. En janvier 2025, une exhibition similaire avait déjà été mise en place à Melbourne, permettant à une poignée d’amateurs de se mesurer aux vedettes du circuit.

« Une expérience spectaculaire »

Si l’intérêt sportif de cette nouvelle manifestation s’annonce très relatif, l’objectif est ailleurs. « La croissance [du tournoi] au cours des dernières années a été extraordinaire : nous avons accueilli 1,2 million de fans en 2025. Cette dynamique nous a placés devant un nouveau défi : comment offrir une expérience spectaculaire à encore plus de personnes ? », déclare Craig Tiley. L’enjeu est surtout d’augmenter la fréquentation du Melbourne Park au cours de la semaine précédant la quinzaine de compétition et, partant, de doper les recettes de la billetterie ainsi que les achats de souvenirs, de boissons ou encore de nourriture.

Rien de tel, pour cela, que d’attirer des stars, avec la perspective de gagner beaucoup d’argent sans trop se fatiguer et encore moins se blesser, à quelques jours du début du premier grand rendez-vous de l’année.

L’initiative de l’Open d’Australie rappelle celle de l’US Open, en août. Le tournoi de double mixte de Flushing Meadows, qui s’étale traditionnellement sur deux semaines, avait été remplacé par une compétition de deux jours alignant des couples de stars en simple, ce qui avait provoqué l’ire des spécialistes de la discipline, en grande partie exclus de la manifestation. Un courroux d’autant plus compréhensible que la prime proposée aux vainqueurs était cinq fois supérieure à celle des éditions précédentes : 1 million de dollars américains (environ 865 000 euros).

Comme à Melbourne, les organisateurs de l’US Open ont fait le choix d’un format éloigné de celui du tennis classique (quatre jeux par manche, deux sets gagnants, pas d’avantage…) pour attirer de nouveaux fans, plus jeunes et soi-disant allergiques aux épreuves trop longues. Quitte à dénaturer des rendez-vous séculaires. A en croire l’état-major new-yorkais, la manifestation a été couronnée de succès, faisant beaucoup parler d’elle sur les réseaux sociaux. Il n’est pas certain, en revanche, que le sport sorte grandi de telles initiatives, concoctées par des professionnels du marketing, et non par des amoureux de la petite balle jaune.

[Source: Le Monde]