Syrie: le groupe État islamique tue deux soldats et un civil américain près de Palmyre

Deux soldats et un civil américains ont été tués ce samedi 13 décembre en Syrie à la suite d'une "embuscade par un tireur isolé" de l'organisation État islamique. Le tireur a été tué a annoncé dans un communiqué le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient, Centcom.

Déc 14, 2025 - 09:07
Syrie: le groupe État islamique tue deux soldats et un civil américain près de Palmyre
Un tank calciné abandonné dans le désert, près de l'ancienne cité de Palmyre, août 2025. © AP Photo/Ghaith Alsayed

Plusieurs soldats américains et syriens, membres d'une délégation commune, ont été blessés ce samedi 13 décembre lors de tirs qui les ont visés dans la région désertique de Palmyre en Syrie, selon l'agence officielle syrienne Sana. Deux soldats américains, et un civil, ont été tués.

C'est la première fois qu'un tel incident est rapporté depuis la prise du pouvoir en Syrie, il y a un an, par une coalition islamiste qui a effectué un rapprochement avec les États-Unis. 

"Nous riposterons", a déclaré le président américain à la presse lors de son départ de la Maison Blanche en hélicoptère. "Le président syrien, Ahmed al-Chareh, est extrêmement en colère et troublé par cette attaque", a également affirmé Donald Trump dans un post sur sa plateforme Truth Social.

Selon l'agence officielle syrienne Sana, "plusieurs membres des forces américaines ont été blessés, ainsi que deux membres des forces de sécurité syriennes", alors qu'ils faisaient partie d'une "délégation commune". Elle a ajouté que "l'auteur des tirs a été tué", sans autre précision.

Le porte-parole du Pentagone, Sean Parnell, a précisé sur X que le civil tué était un interprète américain.

Le contingent américain était à Palmyre, a confirmé Sean Parnell, pour une "mission de soutien aux opérations en cours contre l'EI/de contre-terrorisme dans la région". Le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, a qualifié l'auteur de l'attaque de "sauvage" et a lancé un avertissement: "Si vous ciblez des Américains - n'importe où dans le monde - vous passerez le reste de votre vie brève et stressante en sachant que les Etats-Unis vous chasseront, vous trouveront, et vous tueront sans merci".

L'identité des soldats tués ainsi que celles des unités auxquelles ils appartenaient ne seront pas révélées avant 24 heures, le temps d'informer leurs proches, a déclaré Sean Parnell. "L'attaque fait actuellement l'objet d'une enquête", a-t-il ajouté.

Un responsable militaire syrien qui a requis l'anonymat a indiqué que les tirs avaient éclaté alors que des officiers syriens et américains étaient réunis dans une permanence de la sécurité syrienne à Palmyre.

Des visiteurs se promènent dans les ruines grandioses de l'ancienne cité de Palmyre, Syrie, août 2025.

Des visiteurs se promènent dans les ruines grandioses de l'ancienne cité de Palmyre, Syrie, août 2025. © AP Photo/Ghaith Alsayed

Un témoin dans la ville, qui a également requis l'anonymat, a déclaré avoir entendu des coups de feu provenant de l'intérieur de la base.

L'agence Sana a indiqué que des hélicoptères avaient évacué les blessés vers la base d'Al-Tanf, dans le sud du pays, où sont déployées des troupes américaines.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays, la visite de la délégation américaine à Palmyre "s'inscrit dans le cadre d'une stratégie des États-Unis visant à élargir leur présence en Syrie", et notamment dans les zones désertiques.

Le groupe djihadiste État islamique avait contrôlé la région de Palmyre avant d'être défait en Syrie par une coalition internationale en 2019.
Malgré sa défaite, ses combattants repliés dans le vaste désert syrien continuent épisodiquement de mener des attaques.

Lors de la visite du président intérimaire syrien Ahmad al-Chareh à Washington le mois dernier, Damas avait rejoint la coalition internationale antijihadiste menée par les États-Unis.

Les forces américaines en Syrie sont notamment déployées dans les zones sous contrôle kurde dans le nord, ainsi que dans la base d'Al-Tanf, près de la frontière jordanienne.

[Source: TV5Monde]