"Plus de 500.000 personnes" déplacées: à Uvira, en RD Congo, une situation humanitaire "extrêmement difficile"
Uvira, ville stratégique congolaise du Sud-Kivu, est tombée aux mains des rebelles de l'AFC-M23, le 10 décembre, avant qu'ils ne se retirent quelques jours plus tard, face à la pression américaine. "Les évènements ont entraîné le mouvement de plus de 500.000 personnes", explique à TV5MONDE Sib Ollo, directeur adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM) en République démocratique du Congo (RD Congo).
Uvira, ville stratégique congolaise du Sud-Kivu, est tombée aux mains des rebelles de l'AFC-M23, le 10 décembre, avant qu'ils ne se retirent quelques jours plus tard, face à la pression américaine. "Les évènements ont entraîné le mouvement de plus de 500.000 personnes", explique à TV5MONDE Sib Ollo, directeur adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM) en République démocratique du Congo (RD Congo).
Les accords de Washington ont été conclus entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, sous l'égide du président américain Donald Trump, pour poser les bases d'une paix entre les deux pays. Un texte mis à mal après que les rebelles de l'AFC-M23 ont pris le contrôle d'Uvira, ville stratégique du Sud-Kivu en RD Congo, mercredi 10 décembre.
Face à la colère des Américains, les rebelles ont annoncé leur retrait progressif de la ville. Sib Ollo, directeur adjoint du Programme alimentaire mondial en République démocratique du Congo, était à Uvira vendredi 19 décembre pour fournir de l'aide alimentaire aux populations avec ses équipes.
"La situation humanitaire est extrêmement difficile actuellement dans la ville. Les évènements ont entraîné le mouvement de plus de 500.000 personnes, principalement des femmes et des enfants", explique-t-il sur le plateau de TV5MONDE, ce samedi 20 décembre.
Ces déplacés ont, pour certains, trouvé refuge auprès de leur famille, mais la pression sur les ressources locales est importante. Le Burundi, pays voisin très pauvre, se retrouve également dans une situation humanitaire très tendue avec l'arrivée de plus de 85.000 réfugiés en l'espace de deux semaines.
Selon Sib Ollo, plus de 30 écoles ont été occupées, ce qui impacte le système éducatif qui est mis en pause. Pour ces personnes qui sont déplacées, la priorité est de fournir une assistance alimentaire.
Un appel aux dons de 350 millions de dollars
Le PAM, présent depuis longtemps dans la région, a commencé à distribuer des biscuits énergétiques à plus de 26.000 personnes et a lancé des distributions alimentaires dans la ville d'Uvira. Malgré la situation sécuritaire tendue, les équipes du PAM ont pu accéder aux populations grâce à l'acceptation de leur présence par les différents acteurs du conflit et les habitants. L'objectif est d'atteindre près de 200.000 personnes, affectées par les récents déplacements, dans les semaines à venir.
Uvira, coupée du monde en raison des accès bloqués, nécessite la réouverture des axes de communication pour permettre le fonctionnement des marchés locaux, dont dépend le PAM pour acheter les ressources nécessaires.
Avant même cette crise, le Sud-Kivu comptait déjà plus d'un million de personnes en insécurité alimentaire. L'arrivée de 500.000 nouveaux déplacés accentue la pression sur les ressources locales. Le PAM lance un appel à l'aide internationale, estimant avoir besoin de 350 millions de dollars pour répondre à cette urgence humanitaire.
[Source: TV5Monde]