Le PSG échoue en finale du Mondial des clubs, au terme d’une saison « exceptionnelle »
Méconnaissables, dimanche 13 juillet, sur la pelouse du MetLife Stadium (0-3), les joueurs parisiens ont affiché leur fatigue, après une année couronnée de succès au cours de laquelle l’équipe entraînée par Luis Enrique a su imposer son style de jeu.

Le Paris Saint-Germain (PSG) a finalement buté sur la dernière marche. Alors qu’il faisait figure de favori, le club de la capitale s’est incliné face à Chelsea (3-0), en finale de la Coupe du monde des clubs, dimanche 13 juillet, au MetLife Stadium, dans le New Jersey, près de New York. Une défaite qui empêche les hommes de Luis Enrique de conquérir le cinquième titre dont ils rêvaient et d’élargir leur domination à l’échelle planétaire, après leur quadruplé déjà historique (Ligue des champions, Ligue 1, Coupe de France et Trophée des champions).
Méconnaissables, les champions d’Europe ont sombré face à des Londoniens en grande forme, qui les ont dominés dès le début de la rencontre, et menaient 3-0 à la mi-temps, après un doublé de Cole Palmer (22e et 30e), qui a exploité des largesses inhabituelles de la défense parisienne, et une passe décisive de ce dernier pour un Joao Pedro intenable (3-0, 43e). Un match à oublier pour le PSG, notamment pour Luis Enrique, qui s’est accroché avec Joao Pedro, lors de tensions sur la pelouse entre les joueurs, après le coup sifflet final.
Face à Chelsea, les Franciliens ont paru fatigués, à l’issue d’une saison interminable, où ils auront participé à… soixante-cinq rencontres, dont dix-sept matchs en C1. Dimanche soir, le contraste était saisissant entre le manque de fraîcheur du PSG et l’énergie déployée par les Blues pour gêner les relances des joueurs parisiens et les empêcher de développer leur jeu. Comme s’ils les avaient pris à leur propre jeu, eux qui avaient l’habitude d’étouffer leurs adversaires grâce à une activité débordante.
Décevant, naturellement pour le PSG, qui voulait « marquer l’histoire » un peu plus et terminer en apothéose une « saison parfaite », d’après les mots du capitaine Marquinhos, dont les larmes, après la conquête de la Ligue des champions, avaient marqué les esprits. Malgré cette ultime défaite, l’exercice 2024-2025 restera « exceptionnel », selon Luis Enrique, par le nombre de trophées soulevés mais aussi le contenu proposé par cette équipe qui a parfois donné l’impression d’être au sommet de son art.
« La vraie star, c’est l’équipe »
Du 4-0 subi par l’Atlético de Madrid au premier match à l’humiliation infligée au Real Madrid sur le même score en demi-finale, en passant par le succès à neuf contre onze face au Bayern Munich en quarts (2-0), le PSG a impressionné lors du Mondial des clubs, dans la foulée de sa finale de Ligue des champions étincelante contre l’Inter Milan (5-0), le 31 mai. Avec des séquences où il a donné une leçon de football à ses adversaires, comme lors des trente premières minutes face à Arsenal (1-0), en demi-finale de la Ligue des champions.
Au fil des mois, les Parisiens avaient su imposer leur style, basé sur un pressing de haute intensité et une occupation de l’espace optimale, avec des permutations permanentes qui donnent le tournis à leurs adversaires. Une équipe, où les joueurs se sont montrés connectés les uns aux autres et généreux dans leurs efforts. « Tout le monde doit attaquer et tout le monde doit défendre », répète inlassablement Luis Enrique, qui a réussi à mettre en place ses préceptes, après seulement deux ans de présence dans la capitale.
Considéré comme le principal artisan de la réussite du PSG, le technicien espagnol a érigé le « collectif » au-dessus de tout, parvenant à convaincre ses troupes de faire passer la réussite du club avant leurs intérêts individuels. L’idée qu’il faut passer le ballon à un coéquipier mieux placé, plutôt que de chercher soi-même à marquer, est une des traductions concrètes de cette philosophie. « L’équipe est toujours au-dessus des individualités, a expliqué Luis Enrique, en conférence de presse, vendredi. C’est un engagement qu’on a pris avec le président [Nasser Al-Khelaïfi], la direction sportive et moi : la vraie star, c’est l’équipe, une équipe dans laquelle les supporteurs se reconnaissent. »
Message reçu cinq sur cinq par les joueurs. « On tire dans le même sens et on est unis », a expliqué Achraf Hakimi, après la victoire face au Real. « On prend du plaisir, on se comprend bien, tous », a renchéri Vitinha. Cette symbiose a fait ressortir encore davantage les qualités athlétiques et techniques des joueurs, avec notamment Ousmane Dembélé, devenu serial buteur (trente-cinq réalisations cette saison) et premier à déclencher le pressing, ou Hakimi, infatigable qui brille dans un rôle de défenseur porté vers l’attaque, ou encore Vitinha, qui maîtrise le tempo par l’intelligence de ses passes.
Sans oublier le gardien Gianluigi Donnarumma, auteur de plusieurs parades décisives, le milieu Joao Neves, si précieux à la récupération, Khvicha Kvaratskhelia, dont l’arrivée en janvier a été déterminante pour occuper le côté gauche, ou encore Désiré Doué pour sa capacité à marquer lors des grands rendez-vous, en particulier avec son doublé mémorable en finale de Ligue des champions.
Un style de jeu hybride
Critiqué en début de saison pour sa rigidité, Luis Enrique a eu le mérite d’avoir su faire évoluer l’animation de son équipe. Plutôt que de rester campé sur un jeu de possession souvent stérile, comme c’était le cas à l’automne 2024, l’Asturien a accepté de laisser plus de liberté à ses joueurs en 2025 – notamment à ses arrières latéraux Nuno Mendes et Achraf Hakimi, autorisés à jouer de manière plus offensive – pour dessiner un style hybride, basé sur la maîtrise du ballon mais aussi la capacité à se projeter rapidement vers l’avant.
Malgré l’échec en finale du Mondial des clubs, cette saison monumentale constitue un aboutissement pour le Qatar, qui courait après la Ligue des champions et une reconnaissance internationale depuis son rachat du club en 2011, via sa société Qatar Sports Investments. Avant la rencontre face à Chelsea, le président Nasser Al-Khelaïfi a parlé d’un Mondial des clubs « magnifique », qui, au-delà, du sportif, a permis à sa formation de conquérir un « nouveau marché »aux Etats-Unis, tout en faisant briller la « marque » PSG au niveau mondial.
En plus des titres acquis sur le terrain, cet exercice 2025-2026 restera d’ailleurs le plus lucratif de l’histoire du club de la capitale. Sa victoire en Ligue des champions lui a déjà rapporté plus de 215 millions d’euros. Et son parcours jusqu’en finale de la Coupe du monde des clubs lui permet d’empocher plus de 115 millions supplémentaires. Valorisé à plus de 4,2 milliards d’euros, le PSG était déjà un géant économique. En l’espace d’une saison, grâce aux performances sportives de son équipe, il s’est imposé comme l’un des cadors du football européen. Reste désormais le plus dur : rester au sommet sur la durée.
[Source: Le Monde]