« Effacement civilisationnel » de l’Europe, fin de « la migration de masse »… Les extraits du document qui expose la vision du monde de l’administration Trump

Dans un document publié vendredi 5 décembre, le président américain, Donald Trump, définit les priorités de son administration et la nature des relations de son pays avec le reste du monde, donnant au passage une leçon à l’Europe pour qu’elle restaure sa « grandeur ». Extraits.

Déc 9, 2025 - 11:12
« Effacement civilisationnel » de l’Europe, fin de « la migration de masse »… Les extraits du document qui expose la vision du monde de l’administration Trump
Le président américain, Donald Trump, entouré de parlementaires républicains et de dirigeants de constructeur automobile, au bureau Ovale de la Maison Blanche, à Washington, DC, le 3 décembre 2025. ANDREW CABALLERO-REYNOLDS/AFP

Dans le premier document du genre de son second mandat, le président américain, Donald Trump, dessine la place des Etats-Unis dans le monde sur un plan géopolitique, stratégique et économique, privilégiant son approche de « l’Amérique d’abord ». Cette « stratégie de défense nationale » insiste notamment sur la lutte contre « l’immigration de masse » et les « invasions », met en garde l’Europe contre son « effacement civilisationnel » et se félicite de sa politique au Proche-Orient.

Les priorités

  • L’ère de la migration de masse est révolue

Les personnes qu’un pays accepte sur son territoire, leur nombre et leur provenance, définiront inévitablement l’avenir de cette nation. […] Tout au long de l’histoire, les nations souveraines ont interdit la migration incontrôlée et n’ont accordé que rarement la citoyenneté aux étrangers, qui devaient également répondre à des critères exigeants. L’expérience de l’Occident au cours des dernières décennies confirme cette sagesse immuable. Dans tous les pays du monde, la migration de masse a mis à rude épreuve les ressources nationales, accru la violence et la criminalité, affaibli la cohésion sociale, faussé les marchés du travail et compromis la sécurité nationale. L’ère de la migration de masse doit prendre fin. La sécurité des frontières est l’élément principal de la sécurité nationale. Nous devons protéger notre pays contre les invasions, non seulement contre la migration incontrôlée, mais aussi contre les menaces transfrontalières telles que le terrorisme, le trafic de drogue, l’espionnage et la traite des êtres humains.

  • La protection des droits et libertés fondamentaux

Le but du gouvernement américain est de garantir les droits naturels accordés par Dieu aux citoyens américains. A cette fin, les départements et agences du gouvernement des Etats-Unis se sont vu accorder des pouvoirs impressionnants. Ces pouvoirs ne doivent jamais être abusés. […] Les droits à la liberté d’expression, à la liberté de religion et de conscience, ainsi que le droit de choisir et de diriger notre gouvernement commun sont des droits fondamentaux qui ne doivent jamais être violés. En ce qui concerne les pays qui partagent, ou qui disent partager, ces principes, les Etats-Unis plaideront avec force pour qu’ils soient respectés dans leur lettre et leur esprit. Nous nous opposerons aux restrictions antidémocratiques imposées par les élites sur les libertés fondamentales en Europe, dans le monde anglophone et dans le reste du monde démocratique, en particulier parmi nos alliés.

Une famille somalienne regarde une intervention du président américain, Donald Trump, à la télévision, à Mogadiscio, le 3 décembre 2025. Donald Trump a annoncé la semaine dernière son intention de « suspendre définitivement l’immigration en provenance de tous les pays du tiers-monde ».
Des agents de la police américaine des frontières après le lancement par Donald Trump d’une nouvelle campagne de répression contre l’immigration à La Nouvelle-Orléans, à Kenner (La Nouvelle-Orléans), le 3 décembre 2025.
  • Partage et transfert des charges

L’époque où les Etats-Unis soutenaient à eux seuls l’ordre mondial comme Atlas est révolue. Nous comptons parmi nos nombreux alliés et partenaires des dizaines de nations riches et sophistiquées qui doivent assumer la responsabilité principale de leurs régions et contribuer beaucoup plus à notre défense collective. […] Les Etats-Unis seront prêts à aider, éventuellement par un traitement plus favorable en matière commerciale, de partage de technologies et d’achats de défense, les pays qui acceptent de prendre davantage de responsabilités pour la sécurité dans leur voisinage et d’aligner leurs contrôles à l’exportation sur les nôtres.

  • Réalignement par la paix

La recherche d’accords de paix sous la direction du président, même dans des régions et des pays périphériques à nos intérêts fondamentaux immédiats, est un moyen efficace d’accroître la stabilité, de renforcer l’influence mondiale des Etats-Unis, de réaligner les pays et les régions sur nos intérêts et d’ouvrir de nouveaux marchés. Les ressources nécessaires se résument à la diplomatie présidentielle, que notre grande nation ne peut adopter qu’avec un leadership compétent.

  • Sécurité économique

La sécurité économique étant fondamentale pour la sécurité nationale, nous nous efforcerons de renforcer davantage l’économie américaine. Les Etats-Unis donneront la priorité au rééquilibrage de leurs relations commerciales, à la réduction des déficits commerciaux, à la lutte contre les barrières à leurs exportations et à la fin du dumping et des autres pratiques anticoncurrentielles qui nuisent aux industries et aux travailleurs américains.

Comme l’a fait valoir Alexander Hamilton aux débuts de notre république, les Etats-Unis ne doivent jamais dépendre d’une puissance extérieure pour les composants essentiels – des matières premières aux pièces détachées en passant par les produits finis – nécessaires à la défense ou à l’économie du pays. Nous devons rétablir notre accès indépendant et fiable aux biens dont nous avons besoin pour nous défendre et préserver notre mode de vie. Cela nécessitera d’élargir l’accès des Etats-Unis aux minéraux et matériaux essentiels tout en luttant contre les pratiques économiques prédatrices. De plus, la communauté du renseignement surveillera les chaînes d’approvisionnement-clés et les avancées technologiques dans le monde entier afin de nous assurer que nous comprenons et atténuons les vulnérabilités et les menaces qui pèsent sur la sécurité et la prospérité des Etats-Unis.

Les Etats-Unis vont réindustrialiser leur économie, « relocaliser » la production industrielle et encourager et attirer les investissements dans notre économie et notre main-d’œuvre, en mettant l’accent sur les 14 secteurs technologiques critiques et émergents qui définiront l’avenir. Nous y parviendrons grâce à l’utilisation stratégique de droits de douane et de nouvelles technologies […]

Une station-service Lukoil, à Newark (New Jersey), le 3 mars 2022. Le gouvernement américain a annoncé, jeudi 4 décembre 2025, qu’il suspendait une partie de ses sanctions à l’encontre du géant pétrolier russe Lukoil.
Des clients font la queue pour entrer dans le magasin de jouets FAO Schwarz, à l’occasion du Black Friday, à New York, le 28 novembre 2025. Selon les scénarios testés par la fédération du commerce, l’augmentation des tarifs douaniers aurait occasionné une hausse des prix à la consommation comprise entre 34 % et 56 %.

Une armée forte et compétente ne peut exister sans une base industrielle de défense forte et compétente. L’énorme fossé, mis en évidence lors des conflits récents, entre les drones et les missiles à bas coût et les systèmes coûteux nécessaires pour se défendre contre eux, a mis en évidence notre besoin de changement et d’adaptation. L’Amérique a besoin d’une mobilisation nationale pour innover en matière de défenses puissantes à faible coût, pour produire à grande échelle les systèmes et les munitions les plus performants et les plus modernes, et pour rapatrier nos chaînes d’approvisionnement industrielles de défense. […] Nous encouragerons également la revitalisation des bases industrielles de tous nos alliés et partenaires afin de renforcer la défense collective.

Le rétablissement de la domination énergétique américaine (dans les domaines du pétrole, du gaz, du charbon et du nucléaire) et la relocalisation des composants énergétiques-clés nécessaires constituent une priorité stratégique absolue. […] Nous rejetons les idéologies désastreuses du « changement climatique » qui ont tant nui à l’Europe, menacent les Etats-Unis et subventionnent nos adversaires.

Préserver et renforcer notre domination [financière] implique de tirer parti de notre système de libre marché dynamique et de notre leadership en matière de finance numérique et d’innovation afin de garantir que nos marchés restent les plus dynamiques, les plus liquides et les plus sûrs, et continuent de faire l’envie du monde entier.

Promouvoir la grandeur européenne

Les responsables américains ont pris l’habitude d’envisager les problèmes européens sous l’angle de l’insuffisance des dépenses militaires et de la stagnation économique. Cela est vrai, mais les véritables problèmes de l’Europe sont encore plus profonds. L’Europe continentale a perdu des parts du produit intérieur brut mondial, passant de 25 % en 1990 à 14 % aujourd’hui, en partie à cause des réglementations nationales et transnationales qui sapent la créativité et l’esprit d’initiative.

Mais ce déclin économique est éclipsé par la perspective réelle et plus sombre d’un effacement civilisationnel. Les problèmes plus importants auxquels l’Europe est confrontée relèvent des activités de l’Union européenne et d’autres organismes transnationaux qui sapent la liberté politique et la souveraineté ; des politiques migratoires qui transforment le continent et créent des conflits ; de la censure de la liberté d’expression et de la répression de l’opposition politique ; de l’effondrement des taux de natalité et de la perte des identités nationales et de la confiance en soi.

Si les tendances actuelles se poursuivent, le continent sera méconnaissable d’ici vingt ans ou moins. Dans ces conditions, il est loin d’être évident que certains pays européens disposeront d’une économie et d’une armée suffisamment solides pour rester des alliés fiables […]. Nous voulons que l’Europe reste européenne, qu’elle retrouve sa confiance en sa civilisation et qu’elle abandonne son obsession malvenue pour une réglementation étouffante.

Ce manque de confiance en soi est particulièrement évident dans les relations de l’Europe avec la Russie. Les alliés européens jouissent d’un avantage significatif en matière de puissance militaire sur la Russie dans presque tous les domaines, à l’exception des armes nucléaires. A la suite de la guerre menée par la Russie en Ukraine, les relations entre l’Europe et la Russie sont désormais profondément détériorées, et de nombreux Européens considèrent la Russie comme une menace existentielle. La gestion des relations entre l’Europe et la Russie nécessitera un engagement diplomatique important de la part des Etats-Unis, à la fois pour rétablir les conditions d’une stabilité stratégique sur le continent eurasien et pour atténuer le risque de conflit entre la Russie et les pays européens.

Il est dans l’intérêt fondamental des Etats-Unis de négocier une cessation rapide des hostilités en Ukraine, afin de stabiliser les économies européennes, d’empêcher une escalade ou une extension involontaire de la guerre, de rétablir la stabilité stratégique avec la Russie et de permettre la reconstruction de l’Ukraine après la guerre afin de lui permettre de survivre en tant qu’Etat viable.

[…] L’administration Trump se trouve en désaccord avec les responsables européens qui ont des attentes irréalistes concernant la guerre, issus de gouvernements minoritaires instables, dont beaucoup bafouent les principes fondamentaux de la démocratie pour réprimer l’opposition. Une large majorité des Européens souhaite la paix, mais ce désir ne se traduit pas en politique, en grande partie à cause de la subversion des processus démocratiques par ces gouvernements. Cela revêt une importance stratégique pour les Etats-Unis, précisément parce que les Etats européens ne peuvent se réformer s’ils sont enlisés dans une crise politique.

Le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue américain, Donald Trump, à la base militaire conjointe Elmendorf-Richardson, à Anchorage (Alaska), le 15 août 2025.
Le président russe, Vladimir Poutine, l’émissaire présidentiel, Kirill Dmitriev, et son conseiller en politique étrangère, Iouri Ouchakov, se réunissent avec l’envoyé spécial ainsi que le gendre du président américain, respectivement Steve Witkoff et Jared Kushner, au Kremlin, à Moscou, en Russie, le 2 décembre 2025.

Pourtant, l’Europe reste stratégiquement et culturellement vitale pour les Etats-Unis. Le commerce transatlantique reste l’un des piliers de l’économie mondiale et de la prospérité américaine. […] L’Europe abrite des institutions culturelles de premier plan et des centres de recherche scientifique de pointe. Non seulement nous ne pouvons pas nous permettre de faire une croix sur l’Europe, mais cela irait à l’encontre des objectifs de cette stratégie.

La diplomatie américaine doit continuer à défendre la véritable démocratie, la liberté d’expression et la célébration sans complexe du caractère et de l’histoire propres à chaque nation européenne. Les Etats-Unis encouragent leurs alliés politiques en Europe à promouvoir ce renouveau spirituel, et l’influence croissante des partis patriotiques européens est de fait source d’un grand optimisme.

Notre objectif devrait être d’aider l’Europe à corriger sa trajectoire actuelle. Nous aurons besoin d’une Europe forte pour nous aider à être compétitifs et pour travailler de concert avec nous afin d’empêcher tout adversaire de dominer l’Europe. […] Nous voulons travailler avec des pays alignés [sur les intérêts américains] qui souhaitent retrouver leur grandeur d’antan.

A long terme, il est plus que plausible que, d’ici quelques décennies au plus tard, certains membres de l’OTAN deviennent majoritairement non européens. A ce titre, la question reste ouverte de savoir s’ils considéreront leur place dans le monde, ou leur alliance avec les Etats-Unis, de la même manière que ceux qui ont signé la charte de l’OTAN.

Notre politique générale pour l’Europe devrait donner la priorité aux éléments suivants :

- rétablir les conditions de stabilité en Europe et la stabilité stratégique avec la Russie ;

- permettre à l’Europe d’être autonome et de fonctionner comme un groupe de nations souveraines alignées, notamment en assumant la responsabilité principale de sa propre défense, sans être dominée par une puissance adverse ;

- encourager la résistance à la trajectoire actuelle de l’Europe au sein des nations européennes ;

- ouvrir les marchés européens aux biens et services américains et garantir un traitement équitable aux travailleurs et aux entreprises américains ;

- renforcer les nations prospères d’Europe centrale, orientale et méridionale grâce à des liens commerciaux, à la vente d’armes, à la collaboration politique et aux échanges culturels et éducatifs ;

- mettre fin à la perception, et empêcher la réalité, d’une OTAN comme une alliance en expansion perpétuelle ;

- encourager l’Europe à prendre des mesures pour lutter contre la surcapacité mercantiliste, le vol de technologies, le cyberespionnage et d’autres pratiques économiques hostiles.

Le Moyen-Orient : transférer le fardeau, construire la paix

Pendant au moins un demi-siècle, la politique étrangère américaine a donné la priorité au Moyen-Orient par rapport à toutes les autres régions. Les raisons en sont évidentes : pendant des décennies, le Moyen-Orient a été le plus important fournisseur d’énergie au monde, le théâtre principal de la concurrence entre les superpuissances et un lieu de conflits qui menaçaient de s’étendre au reste du monde et même sur notre propre territoire.

Aujourd’hui, au moins deux de ces dynamiques ont disparu. L’approvisionnement énergétique s’est considérablement diversifié, les Etats-Unis redevenant un exportateur net d’énergie. La rivalité entre superpuissances a cédé la place à une lutte d’influence entre grandes puissances, dans laquelle les Etats-Unis conservent une position enviable, renforcée par la revitalisation réussie par le président Trump de nos alliances dans le Golfe, avec d’autres partenaires arabes et avec Israël.

Les conflits restent la dynamique la plus problématique au Moyen-Orient, mais ce problème est aujourd’hui moins grave que les gros titres pourraient le laisser croire. L’Iran, principale force déstabilisatrice de la région, a été considérablement affaibli par les actions israéliennes depuis le 7 octobre 2023 et par l’opération « Midnight Hammer » menée par le président Trump en juin 2025, qui a considérablement dégradé le programme nucléaire iranien. Le conflit israélo-palestinien reste épineux, mais grâce au cessez-le-feu et à la libération des otages négociés par le président Trump, des progrès ont été réalisés vers une paix plus durable. Les principaux soutiens du Hamas ont été affaiblis ou écartés. La Syrie reste un problème potentiel, mais avec le soutien des Etats-Unis, des pays arabes, d’Israël et de la Turquie, elle pourrait se stabiliser et reprendre la place qui lui revient en tant qu’acteur intégral et positif dans la région.

A mesure que cette administration abroge ou assouplit les politiques énergétiques restrictives et que la production énergétique américaine augmente, la raison historique pour laquelle les Etats-Unis se concentrent sur le Moyen-Orient s’estompera. Au contraire, la région deviendra de plus en plus une source et une destination d’investissements internationaux, et ce dans des secteurs bien au-delà du pétrole et du gaz, notamment l’énergie nucléaire, l’intelligence artificielle et les technologies de défense. Nous pouvons également travailler avec nos partenaires du Moyen-Orient pour faire progresser d’autres intérêts économiques, qu’il s’agisse de sécuriser les chaînes d’approvisionnement ou de renforcer les occasions de développer des marchés amicaux et ouverts dans d’autres parties du monde, comme l’Afrique.

De dos, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman, et le président américain, Donald Trump, applaudis sur scène par Elon Musk, le PDG de Nvidia, Jensen Huang, et d’autres personnalités, lors du Forum sur l’investissement saoudien au Kennedy Center, à Washington, DC (Etats-Unis), le 19 novembre 2025.
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, le président américain, Donald Trump, et le président rwandais, Paul Kagame, à l’Institut américain de la paix, à Washington, DC (Etats-Unis), le 4 décembre 2025.

Les partenaires du Moyen-Orient démontrent leur engagement à lutter contre le radicalisme, une tendance que la politique américaine devrait continuer à encourager. Mais pour ce faire, il faudra abandonner l’expérience malavisée des Etats-Unis qui consiste à intimider ces nations, en particulier les monarchies du Golfe, pour qu’elles abandonnent leurs traditions et leurs formes historiques de gouvernement. Nous devons encourager et applaudir les réformes lorsqu’elles émergent de manière organique, sans chercher à les imposer de l’extérieur. La clé d’une relation fructueuse avec le Moyen-Orient est d’accepter la région, ses dirigeants et ses nations tels qu’ils sont, tout en collaborant dans les domaines d’intérêt commun.

Les Etats-Unis auront toujours un intérêt fondamental à veiller à ce que les approvisionnements énergétiques du Golfe ne tombent pas entre les mains d’un ennemi déclaré, à ce que le détroit d’Ormuz reste ouvert, à ce que la mer Rouge reste navigable, à ce que la région ne soit pas un incubateur ou un exportateur de terrorisme contre les intérêts américains ou le territoire américain, et à ce qu’Israël reste en sécurité. Nous pouvons et devons faire face à cette menace sur le plan idéologique et militaire, sans nous engager dans des décennies de guerres stériles de « construction d’une nation nationale ». Nous avons également un intérêt évident à étendre les accords d’Abraham à d’autres pays de la région et à d’autres pays du monde musulman.

Mais l’époque où le Moyen-Orient dominait la politique étrangère américaine, tant dans la planification à long terme que dans l’exécution quotidienne, est heureusement révolue, non pas parce que le Moyen-Orient n’a plus d’importance, mais parce qu’il n’est plus l’irritant constant et la source potentielle de catastrophe imminente qu’il était autrefois. Il apparaît plutôt comme un lieu de partenariat, d’amitié et d’investissement, une tendance qui doit être saluée et encouragée. En fait, la capacité du président Trump à unir le monde arabe à Charm El-Cheikh dans la recherche de la paix et de la normalisation permettra enfin aux Etats-Unis de donner la priorité aux intérêts américains.

[Source: Le Monde]