Lucas Chevalier, première grande recrue du PSG champion d’Europe, un nouveau gardien dans l’ombre de Gianluigi Donnarumma
Le Paris Saint-Germain a annoncé, samedi, la signature du gardien français, en provenance de Lille. Un recrutement alors que le club dispose dans son effectif du Transalpin, artisan majeur de sa victoire en Ligue des champions et en passe d’être désigné meilleur gardien du monde.

Faut-il changer une équipe qui gagne ? Le premier mouvement du Paris Saint-Germain (PSG) sur le marché des transferts depuis son sacre en Ligue des champions y répond. Samedi 9 août, le club de la capitale a annoncé sa première grande recrue de l’intersaison et la signature de Lucas Chevalier pour cinq saisons. Le gardien français de 23 ans, formé au LOSC (Lille Olympique Sporting Club) où il a éclaté au grand jour – notamment en Ligue des champions la saison passée –, désormais numéro 2 en équipe de France, a été recruté pour succéder à Gianluigi Donnarumma.
Disposant encore d’un an de contrat mais ne s’étant pas mis d’accord avec le PSG pour prolonger, le portier international italien, grand artisan de la campagne victorieuse des rouge et bleu dans la compétition reine en Europe, est poussé dehors par ce transfert, estimé à plus de 55 millions d’euros (primes comprises). Et ce, alors qu’il est en passe d’être désigné meilleur gardien du monde.
Comme Lucas Chevalier, Gianluigi Donnarumma figure parmi les dix finalistes du Trophée Yachine 2025, décerné au meilleur dernier rempart de la saison en marge de la cérémonie du Ballon d’or. A la faveur de ses performances en Ligue des champions, notamment lors des rencontres à élimination directe face à Liverpool et Arsenal, ou en finale face à l’Inter Milan, le Transalpin est le grand favori de cette récompense, qu’il a déjà remportée en 2021. A 26 ans, l’Italien, longtemps remis en question à Paris pour certaines sorties hasardeuses ayant coûté cher au club de la capitale, semble être arrivé à maturité. Son jeu sur la ligne, sa taille imposante (1,96 mètre) et son efficacité dans les tirs au but – six victoires en sept séances – font du vainqueur de l’Euro 2021 une référence mondiale.
Alors, pourquoi le PSG montre-t-il la porte à son portier ? Sans doute pour éviter de revivre une saison comme la dernière année de Kylian Mbappé sous les couleurs parisiennes, finalement parti libre après avoir refusé de prolonger et une saison de polémiques. Dans le projet du PSG nouveau, incarné par l’entraîneur Luis Enrique, le club de la capitale s’est fixé une nouvelle politique salariale, impliquant une part fixe et une part variable (en fonction des performances et du nombre de matchs disputés), à laquelle tous doivent se plier. Arrivé libre de l’AC Milan à l’été 2021, Gianluigi Donnarumma n’est pas parvenu à s’accorder avec ses dirigeants, qui l’ont donc averti, en amont, de l’arrivée de Lucas Chevalier.
Le gamin des Dogues – né à Calais (Pas-de-Calais), il a été formé à Lille, club dont il était fan – a également un profil à même de correspondre aux exigences de Luis Enrique. A l’inverse de « Gigio » Donnarumma, son jeu au pied constitue l’un de ses atouts. Lors de la dernière campagne de Ligue des champions, le portier français a tenté en moyenne 24,6 passes dans le jeu par 90 minutes – contre seulement 16,9 pour son homologue italien. Une différence significative pour l’exigeant technicien espagnol, dont le gardien est le premier relanceur.
Dans la stratégie du club de miser sur des talents français
A 23 ans, Lucas Chevalier poursuit son ascension et franchit un palier supplémentaire. Après un prêt concluant à Valenciennes (Ligue 2), en 2021-2022, le portier nordiste s’est imposé dans son club formateur, s’érigeant comme l’un des gardiens les plus fiables du championnat de France – il a été désigné meilleur à son poste la saison passée. Appelé en équipe de France, où il occupe désormais la place de numéro 2 dans la hiérarchie, derrière son ancien partenaire lillois Mike Maignan, il s’est illustré lors de la campagne lilloise en Ligue des champions – notamment face au Real Madrid, à l’Atlético de Madrid ou à la Juventus Turin. De quoi convaincre les dirigeants parisiens qu’il avait le profil pour renforcer le PSG.
Son recrutement, annoncé moins d’une semaine avant le début de la saison parisienne, en Supercoupe d’Europe, mercredi 13 août face à Tottenham, s’intègre dans la stratégie du club de miser sur des jeunes talents français – comme Bradley Barcola, recruté en 2023, ou Désiré Doué, en 2024. Et le club de la capitale poursuit sa politique d’anticipation et de renouvellement constant, une logique privilégiant la richesse de l’effectif et la concurrence à tous les postes – y compris celui, si particulier, de gardien de but.
A bien des égards, cette arrivée évoque un précédent. En 2021, le jeune Gianluigi Donnarumma avait rejoint le PSG dont les cages étaient gardées par le vétéran Keylor Navas. Et la cohabitation n’avait pas été aisée pour les deux portiers. Si l’Italien avait pris le meilleur sur le Costaricien, il semble peu probable qu’il souhaite revivre pareille mise en concurrence – même si Luis Enrique professait, en début de saison passée, qu’il n’y avait « pas un gardien au-dessus des autres ». Reste que la venue de Lucas Chevalier soulève de nombreuses interrogations. Sur un éventuel transfert de l’Italien, une possible cohabitation et surtout sur la pression inhérente à l’arrivée dans un club fraîchement sacré champion d’Europe, et au fait de prendre la place d’un joueur en passe d’être sacré meilleur gardien du monde.
[Source: Le Monde]