Au Yémen, les rebelles houthistes annoncent la mort de leur premier ministre dans des frappes israéliennes

Israël mène depuis des mois des frappes contre des cibles des houthistes au Yémen, en riposte aux tirs de missiles et de drones des rebelles contre le territoire israélien, la plupart interceptés par l’armée.

Août 31, 2025 - 04:36
Au Yémen, les rebelles houthistes annoncent la mort de leur premier ministre dans des frappes israéliennes
Des partisans des houthistes lors d’un rassemblement contre Israël, à Sanaa, le 29 août 2025. OSAMAH ABDULRAHMAN/AP

Les rebelles houthistes au Yémen ont annoncé, samedi 30 août, la mort de leur premier ministre, Ahmad Ghaleb Al-Rahwi, dans des frappes israéliennes sur la capitale Sanaa. Il s’agit du plus haut responsable connu tué dans de tels raids depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza. « Plusieurs ministres » ont également été tués dans ces frappes menées jeudi qui ont ciblé « une réunion du gouvernement », selon un communiqué de la « présidence » des houthistes cité par leur chaîne de télévision Al-Massirah.

« Nous promettons à Dieu, au cher peuple yéménite et aux familles des martyrs et des blessés que nous nous vengerons », a déclaré Mehdi Hussein Al-Machat, chef du Conseil politique suprême, dans un message vidéo sur Telegram. « Des jours sombres vous attendent », a-t-il ajouté, s’adressant à Israël. Le dirigeant houthiste a, en outre, appelé « toutes les sociétés [étrangères] présentes dans l’entité occupante » [Israël] à partir « avant qu’il ne soit trop tard ». De son côté, le Hamas a qualifié les frappes, ayant tué les responsables houthistes, de « crime odieux ».

Samedi soir, l’armée israélienne a confirmé, dans un communiqué, avoir tué Ahmad Ghaleb Al-Rahwi « ainsi que d’autres hauts responsables » dans une frappe contre une installation au Yémen abritant « de hauts responsables militaires et d’autres hauts responsables du régime terroriste houthiste ». « La frappe a été rendue possible grâce à l’exploitation d’une opportunité en matière de renseignement et à la réalisation d’un cycle opérationnel rapide, qui s’est déroulé en quelques heures », précise le texte.

Israël mène, depuis des mois, des frappes contre des cibles des houthistes au Yémen, en riposte aux tirs de missiles et de drones des rebelles contre le territoire israélien, la plupart interceptés par l’armée. Soutenus par l’Iran, ennemi juré d’Israël, les houthistes affirment lancer ces attaques en « solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza, en proie à la guerre déclenchée par une attaque du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023.

Les houthistes ont annoncé la nomination de Mohammed Ahmad Mouftah comme « premier ministre par intérim »pour succéder à Ahmad Ghaleb Al-Rahwi, qui avait été nommé en août 2024.

Les rebelles yéménites contrôlent de vastes pans du pays en guerre depuis 2014, dont la capitale, Sanaa, où ils ont installé leurs institutions politiques. Le pouvoir yéménite internationalement reconnu, chassé de Sanaa, a son siège à Aden, la grande ville du Sud.

« Celui qui nous attaque, nous l’attaquons »

Mercredi, les houthistes ont revendiqué un tir de missile contre Israël, qui a été intercepté, selon l’armée israélienne, quelques jours après des raids aériens israéliens, dimanche, contre le palais présidentiel et un site de stockage de carburant à Sanaa qui avaient fait dix morts, selon les insurgés.

Après ces raids, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait prévenu que « le régime terroriste houthiste paiera un prix très élevé pour son agression contre l’Etat d’Israël ». « Celui qui nous attaque, nous l’attaquons. Celui qui prévoit de nous attaquer, nous l’attaquons. Je pense que toute la région apprend à connaître la puissance et la détermination de l’Etat d’Israël », avait-il dit.

Outre les attaques en direction du territoire israélien, les rebelles houthistes ont repris, en juillet, après une pause de plusieurs mois, leurs attaques au large du Yémen, en mer Rouge ou dans le golfe d’Aden, contre les navires qu’ils accusent de liens avec Israël. En mai, ils avaient conclu une trêve avec les Etats-Unis ayant mis fin à des mois de bombardements américains au Yémen en échange de l’arrêt des attaques contre les navires dans cette voie maritime stratégique pour le commerce mondial.

[Source: Le Monde]