En Libye, la Mission d’appui de l’ONU dit craindre de nouveaux combats à Tripoli

Un accord précaire entre les forces armées loyales au premier ministre, Abdel Hamid Dbeibah, et des milices rivales avait été conclu à la mi-mai. Après des échanges de tirs lundi 1ᵉʳ septembre, l’ONU a fait état, mardi, d’une « escalade rapide des tensions ».

Sep 3, 2025 - 13:54
En Libye, la Mission d’appui de l’ONU dit craindre de nouveaux combats à Tripoli
Des forces armées loyales au premier ministre libyen, Abdel Hamid Dbeibah, à Tripoli, le 13 mai 2025. MAHMUD TURKIA / AFP

La Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) a fait état, mardi 2 septembre, d’une « escalade rapide des tensions » à Tripoli, disant craindre de nouveaux affrontements meurtriers. A la mi-mai, la capitale libyenne avait été le théâtre de combats meurtriers entre les forces armées loyales au premier ministre, Abdel Hamid Dbeibah, et des groupes armés.

Dans un communiqué, la Manul s’est dite « vivement préoccupée », craignant que cette escalade ne débouche sur « des affrontements armés ». Elle n’a pas précisé à quelles parties elle faisait allusion. « Une reprise du conflit aurait des conséquences dévastatrices », a-t-elle ajouté, appelant « d’urgence tous les acteurs à cesser tout préparatif susceptible de déboucher sur des violences ».

Lundi, des tirs ont été entendus dans un quartier de la ville, semant la panique parmi la population, selon des vidéos circulant sur les réseaux sociaux. Aucune victime n’a été rapportée et l’origine des tirs n’a pas été établie. « Il y a eu plus de peur que de mal mais nous restons prudents (…) tout peut exploser à tout moment », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Sabiha Mohamad, une habitante du quartier contactée par téléphone.

Milices « plus puissantes que l’Etat »

Des vidéos ont, par ailleurs, circulé ces derniers jours sur les réseaux sociaux montrant l’arrivée de véhicules armés de Misrata, à 200 kilomètres à l’est de Tripoli, pour prendre position dans la banlieue est de la capitale. L’AFP n’a pas été en mesure de vérifier la situation sur le terrain.

En mai, le gouvernement avait décidé de démanteler « toutes les milices » à Tripoli, accusées d’être devenues « plus puissantes que l’Etat », déclenchant des combats ayant fait huit morts, selon l’Organisation des Nations unies (ONU).

Le 21 août, la cheffe de la Manul, Hanna Tetteh, a proposé une feuille de route pour organiser des élections et unifier les institutions en Libye, un pays qui peine à retrouver la stabilité depuis le renversement, en 2011, de Mouammar Kadhafi. Deux exécutifs s’y disputent le pouvoir : le gouvernement d’unité nationale installé à Tripoli, reconnu par l’ONU, et l’autre à Benghazi, dans l’est du pays, contrôlé par le maréchal Khalifa Haftar et ses fils.

[Source: Le Monde]