Equateur : de nouveaux affrontements entre détenus font au moins 17 morts, certains décapités
Les violences sont survenues jeudi dans une prison d’Esmeraldas, dans le nord-ouest du pays. D’autres avaient déjà eu lieu lundi dans un établissement pénitentiaire à Machala, dans le Sud-Ouest, causant la mort de 13 détenus et d’un surveillant.

Des détenus appartenant à des gangs rivaux se sont violemment affrontés, jeudi 25 septembre, dans une prison d’Esmeraldas, dans le nord-ouest de l’Equateur, faisant au moins dix-sept morts, le deuxième évènement de ce type en quelques jours dans le pays sud-américain.
« Ces événements ont entraîné la mort de dix-sept personnes privées de liberté », a déclaré l’Autorité pénitentiaire (SNAI) dans un communiqué. Un bilan initial de la police faisait état d’au moins dix morts.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux et vérifiées par l’Agence France-Presse (AFP) montrent une dizaine d’hommes étendus au sol dans la prison, le torse nu, couverts de sang. Plusieurs sont décapités. Le centre pénitentiaire d’Esmeraldas a une capacité de 1 100 détenus, mais, en 2022, il en accueillait plus de 1 400, selon le SNAI.
Ces affrontements entre bandes rivales dans les enceintes pénitentiaires ont fait plus de 500 morts en Equateur depuis 2021. Ils sont parfois diffusés en direct sur les réseaux sociaux, montrant des scènes d’une extrême violence. Lundi, dans une autre prison, à Machala (sud-ouest), les rixes, menées à renfort de bombes et de grenades, avaient causé la mort de treize détenus et d’un surveillant.
Prisons surpeuplées
A Esmeraldas, près de la frontière avec la Colombie, des proches des prisonniers se sont rendus jeudi aux abords du pénitencier pour tenter d’obtenir des nouvelles des leurs. Des dizaines de personnes, le visage inquiet, attendaient à l’extérieur de l’établissement désormais protégé par un cordon policier et militaire, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Les prisons équatoriennes sont sous le contrôle de l’armée depuis 2024, lorsque le président, Daniel Noboa, avait déclaré son pays en guerre contre une vingtaine d’organisations criminelles liées à des cartels internationaux.
Ces établissements surpeuplés sont souvent des centres d’opérations pour des gangs du crime organisé qui ont transformé l’Equateur, autrefois havre de paix en Amérique latine, en l’un des pays les plus violents du continent. Son économie dollarisée et ses ports sur le Pacifique en font un des principaux points d’expédition de la cocaïne produite en Colombie et au Pérou voisins, les deux plus gros producteurs mondiaux. Selon les données gouvernementales, plus de 70 % de la cocaïne produite en Amérique du Sud part désormais des ports équatoriens.
Le plus lourd bilan des violences carcérales en Equateur avait été enregistré en 2021, avec la mort de plus de cent détenus à Guayaquil (sud-ouest).
[Source: Le Monde]