PSG-Bayern Munich : après une soirée de cauchemar en Ligue des champions, les nuages s’amoncellent sur Paris
Le club de la capitale s’est incliné (1-2) face à des Bavarois très solides, mardi soir. Il a, en outre, subi les blessures de son buteur Ousmane Dembélé et de son latéral droit Achraf Hakimi.
Une défaite aux lourdes conséquences. Le Paris Saint-Germain (PSG) s’est incliné sur sa pelouse face au Bayern Munich (1-2), mardi 4 novembre, en Ligue des champions, lors d’une soirée aux allures de cauchemar pour le club de la capitale. Les champions d’Europe en titre ont perdu la tête du classement, désormais occupée par leur adversaire du soir et, surtout, de nouveaux joueurs avec les blessures de leur buteur Ousmane Dembélé et de leur latéral droit Achraf Hakimi, qui rejoignent une infirmerie déjà bien remplie depuis le début de la saison.
Habitués aux succès ces derniers mois, les Parisiens ont été dominés comme rarement par des Bavarois très solides, qui ont dégagé une grande impression de puissance, surtout en première mi-temps. Les Allemands ont su faire déjouer les locaux, tout en se procurant un nombre incalculable d’occasions, qui, de l’aveu de l’entraîneur du PSG, Luis Enrique, auraient pu leur permettre de mener de trois ou quatre buts à la pause.
Dès l’entame de match, leur pressing intense leur a permis d’ouvrir rapidement le score sur leur première occasion grâce à Luis Diaz, qui a propulsé le ballon au fond des filets, après une perte de balle de Nuno Mendes à l’origine de l’action (0-1, 4ᵉ). Homme du match pour le meilleur et pour le pire, le buteur colombien a ensuite chipé le ballon dans les pieds de Marquinhos, trop passif, pour doubler la mise (2-0, 32ᵉ), avant de s’illustrer de moins belle manière juste avant la pause en blessant Achraf Hakimi à la cheville gauche d’un tacle violent, lui valant d’être exclu.
Manque de fraîcheur physique
Une exclusion, qui a redessiné les contours de la partie : en supériorité numérique, les Parisiens ont alors dominé la seconde période, en se créant de multiples situations dangereuses. Mais ils ont seulement pu réduire la marque par l’intermédiaire de Joao Neves, d’une reprise acrobatique à la suite d’un corner de Lee Kang-in (74ᵉ). Leur pression n’a pas suffi face à des Allemands rugueux. En fin de match, ces derniers ont âprement défendu ce succès, qui leur permet de poursuivre leur série d’invincibilité record, eux qui ont remporté leurs 16 premiers matchs de la saison, toutes compétitions confondues.
A l’issue de la rencontre, Luis Enrique a reconnu la supériorité de l’équipe allemande – « A 11 contre 11, le Bayern était plus fort, sans aucun doute » – tout en regrettant les « cadeaux » que ses joueurs ont faits à leurs adversaires, avec leurs pertes de balle coupables. Des défaillances individuelles qui sont venues s’ajouter à un manque de fraîcheur physique de l’ensemble de l’équipe, qui est apparue émoussée. Les causes sont connues : après leur printemps victorieux en Ligue des champions, les joueurs parisiens ont eu peu de repos, cet été, en raison de leur participation à la très critiquée Coupe du monde des clubs du 14 juin au 13 juillet 2025 aux Etats-Unis.
Leur reprise hâtive, dès la mi-août, les a empêchés de réaliser une vraie préparation et les matchs se sont enchaînés, avec le retour du championnat et de la Ligue des champions. Cette surcharge a généré de nombreuses blessures chez les cadres, dont celle de leur attaquant Désiré Doué, encore blessé pour plusieurs semaines. Et si le reste de l’équipe était sur le pont mardi soir, plusieurs joueurs revenaient tout juste de convalescence, à l’instar de Marquinhos, Joao Neves ou Fabian Ruiz.
En pleurs
« Quand tu récupères des joueurs blessés, ils ne sont pas à 100 % », a expliqué Luis Enrique en conférence de presse, après la défaite contre le Bayern, en disant ne pas se souvenir d’un seul match cette saison où il a pu disposer de l’ensemble de son effectif « en forme ». « J’attends au fil de la saison de récupérer l’équipe et les joueurs pour retrouver notre niveau », a-t-il ajouté, en reconnaissant que son collectif était amoindri par les blessures. En particulier celle d’Ousmane Dembélé.
Titulaire surprise mardi soir, alors qu’il avait dit encore souffrir de sa blessure aux ischio-jambiers, trois jours plus tôt, après le match face à Nice (1-0), le Ballon d’or a été contraint de sortir face aux Bavarois, juste après avoir marqué un but finalement refusé pour hors-jeu (23e). Luis Enrique, qui avait dit la veille vouloir prendre « aucun risque » avec son attaquant, a assuré que « ça n’avait rien à voir avec la dernière blessure », sans préciser la nature et la gravité.
Quant à Achraf Hakimi, l’international marocain a vécu un triste anniversaire pour ses 27 ans, en quittant le terrain en pleurs, juste avant la pause, après avoir été touché à la cheville gauche par un tacle de Luis Diaz. Si la durée de son indisponibilité n’est pas encore connue, l’inquiétude est vive, autant à Paris que dans son pays, alors que la Coupe d’Afrique des nations se profile au Maroc, du 21 décembre au 18 janvier.

Mercato minimaliste
Deux blessures, de nature à handicaper le PSG à l’avenir. D’autant que Hakimi ne compte pas de vrai remplaçant à son poste. Cela met en lumière le mercato minimaliste du club de la capitale cet été, qui a enregistré seulement trois arrivées, dont deux gardiens (Lucas Chevalier et Renato Marin) et le défenseur Illya Zabarnyi. « C’est une forme de négligence du PSG de ne pas avoir recruté davantage de doublures », estimait l’ex-gardien du club, Jérôme Alonzo, mi-septembre, en craignant que les champions d’Europe perdent plusieurs cadres. Soit le scénario actuel…
Très affaiblis, les Parisiens se rassurent en se disant qu’ils comptent déjà 9 points sur 12 possibles, à l’issue de leurs quatre premiers matchs de la phase de ligue. Il leur reste encore quatre matches – Tottenham (26 novembre), à Bilbao (10 décembre), au Sporting Lisbonne (20 janvier) et face à Newcastle (28 janvier) – avant d’entamer la phase finale, s’ils parviennent à se qualifier. La seule échéance, qui compte pour Luis Enrique, en Ligue des champions.Aujourd’hui, « ce n’est que le début de la compétition. L’important c’est en mars, avril, mai, on verra quelle sera la hiérarchie à ce moment-là », a-t-il lancé, mardi soir.
Le gardien Lucas Chevalier l’a dit à sa manière. « S’il faut perdre les matches, il vaut mieux les perdre maintenant », a lâché l’ex-portier de Lille, après la défaite face au Bayern. Sauf que le classement final de la phase de ligue revêt une grande importance : les huit premières places sont synonymes de qualification directe pour les huitièmes de finale, sans avoir besoin de passer par les barrages. Et les équipes classées première et deuxième de la phase de ligue auront, en outre, l’avantage de recevoir au match retour pendant toute la phase finale de la compétition. Tout sauf anecdotique si le PSG veut, comme il le répète régulièrement, remporter un deuxième trophée d’affilée.
[Source: Le Monde]