Formule 1 : à Silverstone, Lando Norris et les McLaren résistent aux intempéries pour triompher à domicile

Le pilote britannique a remporté, dimanche, le Grand Prix de Grande-Bretagne devant son coéquipier Oscar Piastri. A la lutte pour le titre mondial, ils bénéficient de la capacité de leur écurie McLaren à optimiser la gestion de ses pneumatiques.

Juil 7, 2025 - 06:34
Formule 1 : à Silverstone, Lando Norris et les McLaren résistent aux intempéries pour triompher à domicile
Le pilote anglais Lando Norris, sur McLaren, lors du Grand Prix de Grande-Bretagne, à Silverstone (Royaume-Uni), le 6 juillet 2025. ANDREW BOYERS/REUTERS

« We did it at home » (« Nous l’avons fait à la maison »). Voilà les premiers mots du Britannique Lando Norris, sitôt la ligne d’arrivée du Grand Prix de Grande-Bretagne franchie en tête, dimanche 8 juillet. Une course sur le circuit de Silverstone rendue aussi incertaine que spectaculaire par une météo capricieuse. Car la pluie s’est invitée à plusieurs reprises – parfois de façon furieuse – au cours de ce douzième Grand Prix de la saison de Formule 1.

Ces péripéties ont rendu la victoire du natif de Bristol plus belle aux yeux du public britannique, qui l’a applaudi à tout rompre sur le podium, alors que le soleil faisait opportunément son retour.

« C’était une course incroyable, stressante comme toujours, mais le soutien des fans a fait la différence », a savouré le pilote McLaren, qui triomphe pour la première fois à domicile, devant son partenaire Oscar Piastri, et signe sa quatrième victoire de l’année. L’autre chouchou du public, le septuple champion du monde britannique, Lewis Hamilton, (Ferrari), termine quatrième, mettant fin à une série de douze podiums d’affilée chez lui, à Silverstone.

Avec ce cinquième doublé de la saison, l’écurie aux voitures orange s’envole encore au classement du championnat du monde des constructeurs. A mi-saison, McLaren compte désormais 238 points d’avance sur le deuxième, Ferrari. Côté pilotes, Oscar Piastri voit son coéquipier Norris se rapprocher à huit points seulement. Coupable d’un freinage trop brutal au redémarrage de la course après l’intervention de la voiture de sécurité, alors qu’il était en tête, le pilote australien a reçu une pénalité de dix secondes. Une sanction déterminante pour l’attribution de la victoire, là où Lando Norris n’a commis aucune erreur ce week-end.

Erreur de pilotage et dizaines de tête-à-queue

Le champion monde en titre, Max Verstappen, a, lui, vécu une journée difficile. Cinquième d’une course dont il était parti en pole position, il voit ses espoirs d’un cinquième titre mondial de rang s’amenuiser. Le Néerlandais – troisième au classement, avec désormais 69 points de retard sur Piastri – n’est parvenu à tenir tête que pendant huit tours aux McLaren, plus rapides sur piste séchante.

« Mad Max » a ensuite commis une erreur de pilotage inhabituelle, perdant de nombreuses places. Semblant évoluer sur une patinoire, le pilote Red Bull n’a rien pu faire face aux flèches orange, mieux accrochées à la piste malgré les intempéries et les nombreux accidents ayant ponctué le Grand Prix. A l’exception du Britannique Oliver Bearman (Haas), aucun débutant n’est d’ailleurs parvenu à rallier l’arrivée, et le jeune Français Isack Hadjar (Racing Bulls) est, comme les autres, parti à la faute, tamponnant la Mercedes de Kimi Antonelli dans une visibilité quasi nulle.

Les spectateurs de Silverstone ont assisté, dimanche, à des dizaines de tête-à-queue. Confrontés à la pluie, au froid et au vent, les pilotes ont eu beaucoup de mal à porter leurs pneus à la bonne température – qui permet de maximiser l’adhérence, facteur clé de la performance d’une monoplace de Formule 1. Comme depuis le début de la saison, l’écurie McLaren est celle qui a le mieux géré la dégradation de ses gommes. Elle semble avoir trouvé un dispositif lui permettant de mieux ajuster la température de ses pneus que ses concurrents.

De quoi voir le paddock bruisser de rumeurs, car l’enjeu est de taille : la fourchette qui permet d’optimiser l’adhérence des pneus Pirelli – unique fournisseur des écuries cette saison –, est très étroite. « Un ou deux degrés de plus ou de moins, et tout change », confiait un ingénieur d’une écurie britannique avant le départ de la course.

La température des pneus, facteur clé

« La température des pneus, de l’air et de la piste sont des facteurs décisifs en F1 depuis vingt-cinq ans, ce n’est pas nouveau, mais c’est encore plus vrai lorsque les performances des voitures sont très proches, a commenté, dimanche, Frédéric Vasseur, le patron de Ferrari. Et sur ce plan, McLaren a clairement une longueur d’avance sur tous les autres. » Si les températures « british » de Silverstone ne lui ont pas souri, la Scuderia est remontée sur le podium du classement des constructeurs en profitant des difficultés de Mercedes dans le domaine.

Parmi les meilleures lorsque les températures sont basses, les Flèches d’argent rétrogradent lorsque les températures s’élèvent. « Maintenant que nous entrons dans l’été, tout le monde surchauffe un peu plus. Nous avons fait un pas en arrière et Ferrari un pas en avant uniquement à cause de la température, a regretté samedi George Russell, le leader de Mercedes. Nous ne pouvons pas être à la merci de la météo, et c’est ce qui nous arrive en ce moment. »

A mi-chemin de la saison, McLaren et son duo de pilotes au duel pour le titre mondial quittent la Grande-Bretagne renforcés dans leurs certitudes. Si la pluie a semé la zizanie sur le circuit de Silverstone, Nico Hülkenberg y a vu un rayon de soleil : à 37 ans, le pilote allemand de Sauber complète le podium, son meilleur résultat en 239 Grand Prix. S’il n’a pas réalisé cette performance à domicile, comme Lando Norris, lui aussi a pu s’exclamer « On l’a fait » à la radio.

[Source: Le Monde]