« Si ça fait de moi une raciste, qu’il en soit ainsi… » : au Royaume-Uni, l’appel à la haine d’une nounou contre les migrants embrase le débat sur la liberté d’expression

En 2024, Lucy Connolly a été condamnée à trente et un mois de prison ferme pour avoir diffusé sur X un message appelant à incendier des centres de demandeurs d’asile. Son incarcération fait le miel de l’extrême droite britannique, et l’affaire est suivie de près par les pro-Trump aux Etats-Unis.

Juil 20, 2025 - 06:22
« Si ça fait de moi une raciste, qu’il en soit ainsi… » : au Royaume-Uni, l’appel à la haine d’une nounou contre les migrants embrase le débat sur la liberté d’expression
COLLAGE CAMILLE DURAND D'APRÈS MARTIN SHIELDS/ALAMY STOCK PHOTO ; VUK VALCIC/ZUMA/SIPA ; NORTHAMPTONSHIRE/PA

Avec le temps, Lucy Connolly, 42 ans, avait réussi à se créer une petite communauté sur X, ce réseau social longtemps connu sous le nom de Twitter où les abonnés débattent, parfois sauvagement, de l’actualité. Son compte était « suivi » par plus de 9 000 personnes. Une performance pour une assistante maternelle anonyme habitant la ville de Northampton, au Royaume-Uni, qui l’est tout autant malgré ses 250 000 habitants, sa brasserie Carlsberg et sa proximité de Londres, à seulement une heure de train.

Mais la personnalité de cette grande et forte brune collait parfaitement aux usages de la plateforme : vitupérante, excessive et à l’insulte facile. Elle s’y montrait obsédée par les musulmans, la gauche, les personnes transgenres ou les migrants, qualifiés d’« envahisseurs » et recouverts dans ses commentaires d’émojis vomissant.

« Oh, c’est Lucy… », commentaient, fatalistes, ses voisins lorsqu’elle leur envoyait des noms d’oiseaux. Personne ne s’attendait, dans son tranquille quartier résidentiel aux jardinets bien ordonnés, à la voir devenir un jour un symbole de la liberté d’expression prétendument bafouée dont on parlerait jusqu’à la Maison Blanche, aux Etats-Unis.

« Foutez le feu »

Le 29 juillet 2024, Lucy Connolly se connecte sur Internet à l’issue de sa journée de travail. Elle enrage encore plus que d’habitude. Une école de danse de Southport, sur la côte ouest du Royaume-Uni, vient d’être la cible d’une attaque au couteau. Trois petites filles, âgées de 6 ans, 7 ans et 9 ans, sont tuées. L’émotion est nationale.

Sur les réseaux sociaux, l’extrême droite fait courir – à tort – la rumeur selon laquelle l’assaillant serait un demandeur d’asile musulman. Il n’en faut pas plus à l’assistante maternelle pour publier sur X un message incendiaire. « Déportation massive maintenant, écrit-elle. Foutez le feu à tous ces putains d’hôtels pleins de ces salauds, ça m’est bien égal. Et tant qu’à faire, embarquez aussi le gouvernement traître et les politiciens avec eux. J’ai la nausée en pensant à ce que ces familles vont devoir endurer. Si ça fait de moi une raciste, qu’il en soit ainsi. »

Sa publication devient virale. En seulement trois heures et demie, elle est republiée par 940 utilisateurs et vue près de 310 000 fois. Lucy Connolly comprend vite qu’elle risque un retour de bâton et supprime son post, mais il est trop tard : des captures d’écran ont été réalisées. Elle ne contrôle plus le message, qui continue de se répandre parmi de nombreux autres appels à la haine. Le lendemain, de premières émeutes frappent la ville de Southport, où les fillettes ont été poignardées. La mosquée, en particulier, est attaquée.

La fièvre contamine tout le Royaume-Uni, de Manchester à Liverpool, de Sunderland et jusqu’à Belfast, en Irlande du Nord. Des magasins tenus par des immigrés sont saccagés et des slogans racistes scandés dans les rues. Les autorités ont beau rapporter que l’auteur de l’attaque est un citoyen britannique de 17 ans, né à Cardiff de parents rwandais, la colère ne retombe pas pendant plusieurs jours. Le 4 août, un hôtel accueillant des demandeurs d’asile est incendié à Rotherham, dans le nord du pays.

L’épouse d’un conseiller régional

Pendant ce temps-là, à Northampton, le message de Lucy Connolly agite le microcosme local. L’assistante maternelle est l’épouse d’un conseiller régional du Parti conservateur, Raymond Connolly. Elle reçoit des dizaines, des centaines de messages de reproches et d’insultes. La police a été alertée de ses propos sur X, tout comme l’agence gouvernementale chargée de l’enfance, qui décide de retirer sa petite annonce de ses offres d’emploi.

« Le tweet enragé où je parlais de cramer des hôtels m’est bien retombé sur la gueule, lol [laughing out loud, “je ris aux éclats”] », s’amuse-t-elle dans un message sur WhatsApp à un ami – l’échange sera versé au dossier judiciaire. Si elle est arrêtée, lui précise-t-elle, elle envisage de jouer « la carte de la santé mentale » ou bien de faire croire qu’elle a été victime d’un piratage. Mais son mari, qui a une réputation à sauver, ne l’entend pas ainsi. Il la pousse à publier un message d’excuses sur X.

Dans la foulée, Lucy Connolly supprime son compte de la plateforme et fait amende honorable dans la presse locale. « Je suis connue pour parler d’abord et réfléchir ensuite, assure-t-elle au Northampton Chronicle and Echo, le 7 août.Personne n’est mort de mon tweet. C’était mal, mais personne n’est mort. » Raymond Connolly affirme, lui, dans le même article, que sa femme ne serait pas raciste dans la mesure où elle s’est occupée d’enfants originaires de Somalie, du Bangladesh ou du Nigeria.

Le verdict est lourd

La police frappe à la porte de l’assistante maternelle une semaine après la publication de son message vengeur. Elle est placée en détention provisoire trois jours plus tard. Au Royaume-Uni, les discours incitant à la haine raciale sont passibles de trois à six ans d’emprisonnement depuis une loi promue par le gouvernement de Margaret Thatcher, en 1986. Le premier ministre travailliste, Keir Starmer, est déterminé à poursuivre tous ceux ayant contribué à déclencher la tempête raciste des derniers jours.

« Think before you post » (« Réfléchissez avant de poster »), enjoignent les autorités sur les réseaux sociaux. Le 9 août, un jeune homme de 26 ans, lui aussi originaire de Northampton, a été condamné à trente-huit mois de prison pour avoir à son tour incité, sur X, à brûler les hôtels abritant des demandeurs d’asile… Il avait également partagé sur son fil la publication de Lucy Connolly.

Face aux policiers, l’intéressée se défend de toute intention raciste ou de volonté d’attiser la haine. Elle reconnaît simplement détester les immigrés clandestins, qui mettraient selon elle en danger la vie des enfants britanniques. Cette mère d’une adolescente de 12 ans assure que l’épisode de Southport aurait réveillé le traumatisme de la mort de son fils, en 2011, qui a succombé à seulement 19 mois à une maladie qui n’avait pas été diagnostiquée.

L’explication paraît légère au juge de Birmingham chargé de se prononcer sur son cas. « Vous avez peut-être compris le chagrin de ceux qui ont souffert de leurs propres pertes tragiques à Southport, mais vous n’avez pas envoyé de message de compréhension et de réconfort, vous avez au contraire incité à la haine », souligne-t-il.

Lucy Connolly plaide coupable, dans l’espoir de voir sa peine réduite. Le 31 octobre 2024, la quadragénaire est condamnée à trente et un mois de prison ferme. Le verdict est lourd. Son absence de casier judiciaire a moins pesé sur la balance que le contexte inflammable dans lequel son message a été publié. Son manque de recul sur ses actes lui est aussi reproché. La mère de famille reste donc en détention dans sa prison de Peterborough. Une nouvelle campagne commence, qui ne va plus se jouer devant les tribunaux mais être arbitrée par l’opinion publique.

Une autoproclamée « chaîne du peuple »

Sa condamnation suscite au départ peu de commentaires. Seule la chaîne de télévision GB News, la principale chambre d’écho de l’extrême droite britannique, fondée en 2021 par l’homme d’affaires conservateur Paul Marshall, entretient un bruit de fond sur l’affaire. Journalistes et experts se succèdent en plateau pour expliquer qu’elle serait la victime d’une justice à deux vitesses, cette « two-tier justice » dénoncée par l’activiste islamophobe Tommy Robinson et par Nigel Farage, l’ancien héraut du Brexit devenu le principal opposant du pays à la tête de son parti populiste, Reform UK. Un système prétendument plus sévère contre les Blancs qu’envers les représentants de minorités.

L’autoproclamée « chaîne du peuple » applique la méthode qui nourrit son succès sans cesse croissant : prendre un marteau et taper sur le même clou toute la journée. Un rappeur bénéficie d’une libération anticipée ? La justice refuse de rouvrir le dossier de violeurs d’origine pakistanaise ? Aussitôt, le nom de Lucy Connolly est brandi pour illustrer la partialité du gouvernement de « two-tier Keir », le surnom que le propriétaire de X, Elon Musk, a trouvé à Keir Starmer à la suite des premières condamnations des émeutiers de Southport.

L’affaire éclate réellement au grand jour au début du mois d’avril 2025. La journaliste Allison Pearson s’en empare pour le compte du Telegraph, l’un des grands quotidiens de la droite conservatrice britannique. « J’ai entendu toute l’histoire de la femme emprisonnée pendant deux ans pour un tweet. Cette injustice fait honte à la Grande-Bretagne », résume dans le titre cette autrice de romans à succès.

Son article, long et empathique, vise à réhabiliter une mère de famille « largement respectée et adorée », l’épouse aimante d’un « mari malade » devenue la victime de « politiciens » enclins à s’attaquer aux utilisateurs de réseaux sociaux plutôt qu’à considérer « l’anxiété croissante envers l’immigration incontrôlée qui a alimenté les émeutes ».Allison Pearson se sent concernée au premier chef. Elle a elle-même reçu la visite de policiers à son domicile, fin 2024, dans le cadre d’une enquête ouverte contre l’une de ses publications sur X, dans laquelle elle accusait les forces de l’ordre de complaisance envers les manifestants propalestiniens – aucune charge ne sera finalement retenue contre elle.

Des appels à sa libération

Le Parti conservateur et Reform UK se saisissent du cas de Lucy Connolly pour instruire le procès de Keir Starmer, accusé de bafouer la liberté d’expression. « Ils voulaient faire de Lucy un exemple pour que les autres aient peur de s’exprimer sur l’immigration », affirme, dans le Daily Mail, l’ancien chef du gouvernement conservateur Boris Johnson. Ce spécialiste des déclarations ébouriffantes va jusqu’à comparer « la Grande-Bretagne de Starmer » à « un Etat policier » digne de la Russie de Vladimir Poutine. « Nous devons tous apprendre à avoir peur que l’on frappe à notre porte simplement pour ce que l’on dit », assure-t-il.

Les appels à la libération de la mère de famille se multiplient. Les troupes de Nigel Farage récoltent en seulement vingt-quatre heures les 100 000 signatures nécessaires pour déclencher un débat au Parlement afin de réformer les peines contre les usagers des réseaux sociaux. Fin juin, un député de Reform UK, Richard Tice, rend même visite en prison à Lucy Connolly et se rue dans les médias pour dénoncer l’indignité des conditions de détention de celle qu’il qualifie de « prisonnière politique ».

Illustration à partir d’une photo prise par la police britannique de Lucy Connolly lors de son arrestation en août 2024 et d’une manifestation en soutien de l’assistante maternelle.

Une cagnotte est lancée en parallèle par de mystérieux anonymes sur le site Democracy 3.0. La plateforme prétend aider les victimes de tempêtes numériques à « riposter » face à « l’establishment », « qui ne défend plus la liberté d’expression ». Plus de 150 000 livres (174 000 euros) sont levées pour le compte de la quadragénaire. De quoi « payer les dettes » de la famille, écrivent les promoteurs de la collecte, et lui offrir un lave-vaisselle – « Ray [son mari] l’a faite à la main plutôt mal pendant six mois », précisent-ils.

Un coup d’œil aux mentions légales du site révèle que ce dernier a été lancé par la société Reclaim The Media, qui chapeaute la chaîne YouTube de l’influenceur d’extrême droite Laurence Fox. Cet ancien acteur britannique, connu pour son rôle dans la série Inspecteur Lewis, est désormais célèbre outre-Manche comme militant climatosceptique dénonçant l’existence d’un supposé « racisme anti-Blancs ». Il n’a pas donné suite à nos demandes d’interview.

Un lobby omniprésent

Le principal soutien de Lucy Connolly se trouve de toute façon ailleurs, derrière les fastes néogothiques du palais de Westminster, à Londres. Toby Young, alias Lord Young of Acton, 61 ans, n’est pas seulement un membre de la Chambre des lords, nommé en janvier sur le contingent du Parti conservateur. C’est aussi le fondateur et secrétaire général de la Free Speech Union (FSU), un lobby omniprésent dans la défense de la quadragénaire. En ce début du mois de juillet, le parlementaire nous a donné rendez-vous sur une terrasse de Westminster, au bord de la Tamise.

L’homme paraît discret avec sa chemise à carreaux et ses lunettes de rat de bibliothèque, mais il parle avec l’assurance des enfants de l’élite britannique. Son père, l’éminent sociologue Michael Young, était une figure respectée du Labour, qui siégeait avant lui à la Chambre des lords. « Une sorte de socialiste utopique », commente son fils, qui n’entend pas la chose comme un compliment.

Toby Young, lui, a longtemps été journaliste pour la presse de droite au Royaume-Uni, en particulier le magazine The Spectator. Il garde de cette expérience un certain art du storytelling. L’homme se raconte en grand brûlé de la liberté d’expression, une victime de la « cancel culture ». En 2018, alors qu’il décide de poser les stylos pour siéger au sein du Bureau des étudiants, une instance de contrôle de l’enseignement supérieur, il est victime d’une tempête sur les réseaux sociaux. D’anciens tweets, dans lesquels il commentait la taille des seins des femmes, ressurgissent à la faveur de sa nomination.

Le contenu de ses articles est décortiqué. Notamment ceux où il raillait l’inclusivité des personnes handicapées ou suggérait aux parents pauvres de sélectionner les embryons de leurs enfants pour ne garder que les plus intelligents. Le néofonctionnaire démissionne de son poste au bout d’une semaine. « Je me suis alors dit qu’il serait utile d’avoir une organisation vers laquelle se tourner quand votre carrière est en train de s’effondrer sous vos yeux », explique-t-il.

Défense des personnes accusées de racisme

La FSU naît deux ans plus tard, début 2020. Juste à temps pour se ruer au secours des « sceptiques » – ou complotistes, selon le point de vue – opposés aux vaccins et aux confinements durant l’épidémie de Covid-19. L’association, qui se dit apartisane et assure vivre des cotisations de ses membres (Toby Young donne à chaque interview un nombre d’adhérents différents, de 25 000 à 31 000), fait de la politique sous couvert d’offrir des conseils juridiques et médiatiques. Elle s’est spécialisée dans la défense des activistes antitrans et des personnes accusées de racisme.

En début d’année, la FSU proposait ainsi à l’écrivain français Renaud Camus, inventeur de l’expression « grand remplacement » et condamné à deux reprises en France pour incitation à la haine raciale, de prendre en charge l’intégralité de ses frais d’avocat pour combattre son interdiction d’entrée au Royaume-Uni, où il devait prononcer une conférence. Les autorités estimaient que sa présence dans le pays n’était « pas considérée comme propice à l’intérêt public ». Renaud Camus a finalement renoncé à son intervention.

Lucy Connolly était donc une cliente toute trouvée pour la FSU, qui reprend les choses en main à la suite de sa condamnation. L’association dépêche à ses frais un nouvel avocat pour revoir sa stratégie de défense. « Si elle n’avait pas plaidé coupable, elle aurait pu être acquittée », veut croire Toby Young. Les relais médiatiques de la FSU, qui compte dans sa direction de nombreux journalistes et universitaires, sont également activés – l’empathique journaliste du Telegraph Allison Pearson est une membre bien connue de son conseil consultatif.

Des membres de Free Speech Union, en soutien à Lucy Connolly, brandissent une banderole « Police our streets, not our tweets » (« Surveillez nos rues, pas nos tweets »), à Londres, le 15 mai 2025.

L’organisation mène aussi une campagne soutenue sur les réseaux sociaux sous le slogan « Police our streets, not our tweets » (« Surveillez nos rues, pas nos tweets »). Mais ces efforts ne suffisent pas. L’assistante maternelle voit son appel rejeté, en mai, par un juge de Birmingham. Son tweet était « une incitation à la violence grave », confirme le magistrat. « Ce n’est pas joli de dire ce qu’elle a dit, mais ce n’est pas un crime, maintient de son côté Toby Young. Trente et un mois pour un simple tweet, c’est extraordinairement dur. Les standards devraient être les mêmes ici qu’aux Etats-Unis, où le 1er amendement [de la Constitution] protège la liberté d’expression. »

Cette référence au pays du free speech n’a rien d’anecdotique. L’homme a récemment accepté un chèque de 250 000 dollars (213 000 euros) en provenance des Etats-Unis. Une somme importante à l’échelle du budget de 2 millions de livres (2,3 millions d’euros) de son association, qui emploie une quinzaine de personnes.

Toby Young refuse de révéler l’identité du donateur : il jure ne pas la connaître lui-même, seul son trésorier le saurait. Il se montre tout aussi discret concernant ce mécène américain qui avait versé, en 2021, 100 000 dollars (85 000 euros) à l’antenne lancée par la FSU outre-Atlantique, aujourd’hui fermée. L’argent avait alors transité par le compte en banque d’un militant de la lutte antiavortement, avait révélé la presse britannique – ce que Toby Young confirme.

Diffuser l’esprit d’une révolution conservatrice

Faut-il dès lors s’étonner que le militant ait applaudi au discours prononcé par le vice-président américain, J. D. Vance, à Munich, en février, pour dénoncer un « recul » de la liberté d’expression en Europe ? Ces derniers mois, le Vieux Continent est devenu le nouveau champ de bataille de l’administration Trump, qui, au nom du free speech, combat les régulations contre ses entreprises de la tech et tente de diffuser l’esprit de sa révolution conservatrice. Le cas de Lucy Connolly apparaît, aux yeux des trumpistes, comme l’illustration parfaite de cette régression européenne.

Le podcasteur Charlie Kirk, très écouté par la jeunesse MAGA (« Make America Great Again »), s’est ainsi emporté contre la condamnation de la quadragénaire. « Est-ce ainsi qu’une démocratie libérale et un allié des Etats-Unis se comporte ? a-t-il interrogé, en mai, sur le plateau de GB News. Ce qu’elle a dit ne vaudrait pas la moindre peine de prison en Amérique. » Ce proche de Donald Trump a alors promis d’« envoyer un message » sur le sujet au secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio. Quelques jours plus tard, le département d’Etat déclarait dans un communiqué « surveiller » le traitement réservé à Lucy Connolly par les autorités britanniques…

Cette dernière pourrait retrouver les siens dès le mois d’août. Elle aura purgé 40 % de sa peine, ouvrant la voie à sa libération. Dans sa ville de Northampton, les habitants ont pu s’agacer de la mauvaise publicité que l’affaire a jetée sur leur communauté. Son mari, Raymond Connolly, a perdu son siège de conseiller régional lors des élections locales, en mai. Certains ont interprété cette défaite comme une manifestation de mauvaise humeur contre les positions politiques de sa femme. D’autres, plus simplement, y ont vu le succès de Reform UK, le parti de Nigel Farage, qui a tout emporté sur son passage en promettant d’empêcher les clandestins de poser le pied au Royaume-Uni.

[Source: Le Monde]