Barcelone-PSG : sans de nombreux cadres, mais fidèle à ses principes, Paris s’impose face au Barça
Le club parisien s’est offert une victoire de prestige sur la pelouse des Catalans, mercredi, en Ligue des champions (2-1). Un succès qui confirme la force de son collectif, même en l’absence de ses ténors.

Il fut un temps où le FC Barcelone se faisait une joie d’accueillir le Paris Saint-Germain (PSG). Une époque qui culmina en mars 2017, quand, un soir de remontada, le club parisien devint la risée de toute l’Europe, mais qui semble aujourd’hui bien lointaine et, au rythme où vont les confrontations entre les deux équipes, que les Blaugranas ne peuvent que la regretter. Pour la troisième fois d’affilée, après 2021 (4-1) et 2024 (4-1), le club français s’est en effet imposé en terre catalane, mercredi 1er octobre, dans le stade olympique Lluis-Companys (2-1).
« On est chez nous », chantaient au coup de sifflet final les 3 000 supporteurs parisiens, à qui on ne donnera pas tort puisque le PSG continue, dans le sillage de son titre de champion d’Europe la saison dernière, de repousser les frontières de sa domination. Ce succès probant, au terme d’un match qui n’aura souffert d’aucun temps mort ou presque, a donc été permis par les buts de Senny Mayulu (38e) et de Gonçalo Ramos, marqué celui-ci dans les tout derniers instants de la rencontre (90e).
Le nom des buteurs est inattendu, a fortiori pour un prestigieux succès sur la pelouse du Barça. Deux seconds couteaux, ce qui dit à quel point le PSG puise dans ses réserves ces dernières semaines. Un fait de jeu, avant même le coup d’envoi de la rencontre, disait tout du quotidien parisien du moment : annoncé comme titulaire, Joao Neves devait céder sa place à Warren Zaïre-Emery après une alerte à l’échauffement.
Le jeune Portugais rejoignait la longue liste d’éclopés, tous des cadres, de Marquinhos à Ousmane Dembélé en passant par Désiré Doué et Khvicha Kvaratskhelia. En l’absence des trois derniers cités, titulaires et décisifs lors de la finale de la Ligue des champions face à l’Inter Milan, le 31 mai, Luis Enrique avait décidé d’aligner un trio d’attaque de 19,6 ans de moyenne d’âge à Barcelone. Bradley Barcola (23 ans) était entouré de Senny Mayulu (19 ans) et d’Ibrahim Mbaye (17 ans). Ce dernier passait encore son oral de français du baccalauréat il y a neuf jours.
Paris solide dans l’adversité
Tout aussi dominant et cohérent qu’il soit, ce PSG allait bien finir par craquer, pensait-on, à force de déplorer des blessures et d’aligner des « Titis » inexpérimentés. Les vingt premières minutes du match semblaient en effet dessiner les limites d’un effectif peu renforcé cet été. La confrontation dont tout le monde rêvait l’an dernier entre les deux équipes les plus spectaculaires du continent se déroulait à sens unique, en faveur d’un Barça qui prenait l’avantage grâce au but de Ferran Torres après une erreur de Vitinha (19e).
S’arrêter à ce début de match et à son interprétation, c’était faire offense aux remplaçants que Luis Enrique avait utilisés avec parcimonie la saison précédente dans la quête du titre européen et surtout à l’identité collective qu’il a su faire infuser au sein de l’effectif. « On a montré que peu importe le joueur qui joue, on jouera comme le Paris Saint-Germain joue », déclarait Gonçalo Ramos après la rencontre. « On a beaucoup de blessés, mais les joueurs qui ont joué ont été tops. C’est ce dont on a besoin, des joueurs qui viennent nous aider et jouer notre football », abondait Nuno Mendes au micro de Canal+.
Malgré la domination barcelonaise, le PSG a progressivement repris la main, dans son style si distinctif fait de calme, de pressing haut et de transitions efficaces, au point de prendre le dessus en deuxième période. « Quels que soient les joueurs qui portent le maillot du PSG, nous jouons avec cette identité. Quand tu es face à Barcelone, c’est toujours difficile, presque impossible, mais on a surmonté cette pression de l’adversaire et on a fait une deuxième mi-temps de très haut niveau », s’est satisfait Luis Enrique.
Le PSG n’a donc pas nécessairement besoin de ses meilleurs joueurs offensifs ni de son tout nouveau Ballon d’or pour aller s’imposer sur la pelouse d’un candidat à sa succession au palmarès de la Ligue des champions. Mais il se repose toujours sur ses dragsters Nuno Mendes et Achraf Hakimi. Epargnés par les blessures et toujours aussi inusables, ils ont délivré chacun une passe décisive : le premier pour Senny Mayulu pour l’égalisation ; le second pour Gonçalo Ramos, pour le but de la victoire.
Un succès « important pour la confiance »
L’attaquant portugais est le symbole de ce nouveau PSG, où il a longtemps été plus question d’individualités que de collectif, avant l’arrivée de Luis Enrique. Relégué troisième attaquant de pointe, Gonçalo Ramos ne maugrée pas et se montre souvent diablement efficace quand son entraîneur fait appel à lui. Dans la lignée de la saison dernière, au PSG, tout le monde s’y met, notamment quand il faut éteindre l’incendie Lamine Yamal, en feu lors du début de match, maîtrisé le reste du temps.
Lucas Chevalier a certes été aidé par deux sauvetages sur leur ligne d’Ilya Zabarnyi (14e) et d’Achraf Hakimi (64e), mais le PSG a bien été l’équipe la plus dangereuse, malgré l’absence de ses meilleures armes. Une victoire de champion d’Europe ? « Oui, on peut dire ça », confirmait Nuno Mendes après la rencontre. Et un succès que les Parisiens ont aussi construit, selon le Barcelonais Jules Koundé, grâce à leur « supériorité physique ». Le constat est encourageant dans la mesure où les joueurs du PSG n’ont eu qu’une courte semaine de préparation avant le début de la saison.
Après deux journées dans cette phase de ligue de la Ligue des champions, Paris occupe la 3e place du classement avec deux victoires en deux matchs, après son net succès contre l’Atalanta Bergame (4-0). Une situation confortable, à l’opposé de la saison dernière à la même époque, quand le club de la capitale commençait à se faire peur dans une compétition qu’il allait remporter quelques mois plus tard.
En ce début de saison, malgré les difficultés rencontrées, Paris gagne, quels que soient les joueurs alignés sur le terrain et avec les mêmes principes de jeu. L’idée est quand même que la situation actuelle ne s’éternise pas, que les blessures cessent et qu’il puisse retrouver son capitaine, son Ballon d’or et ses autres incontournables. Mais comme l’a répété Luis Enrique, sans eux, cette victoire à Barcelone est « importante pour la confiance » de ceux qui jouent actuellement. Et pour la suite de la saison.
[Source: Le Monde]