Maroc : l’enseignement supérieur se met en grève et rejoint le mouvement de contestation des jeunes de la GenZ 212

Le Syndicat national de l’enseignement supérieur au Maroc démarre une grève de 48 heures et rejoint le grand mouvement de protestation porté par les jeunes de la GenZ 212. Le corps professoral dénonce notamment le passage en force d’une réforme qui mettrait fin à la gratuité de l’université.

Oct 9, 2025 - 18:53
Maroc : l’enseignement supérieur se met en grève et rejoint le mouvement de contestation des jeunes de la GenZ 212
Des manifestants défilent dans le centre-ville de Casablanca lors de manifestations menées par des jeunes pour réclamer une meilleure éducation et de meilleurs soins de santé, à Casablanca, au Maroc, le 3 octobre 2025. REUTERS/Stringer

Le secteur de l’éducation est l‘une des principales préoccupations des manifestants de la GenZ 212, au Maroc. Depuis le début du mouvement, mi-septembre, les jeunes dénoncent ses défaillances et plaident pour des réformes dans les secteurs publics de la santé et l'éducation. Le Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNESup) s’est allié au mouvement de contestation en annonçant une grève de 48 heures, qui a débuté mardi 7 octobre.

La grève fait suite à des semaines de négociations avec le ministère de l’Enseignement supérieur. Dans un communiqué, le SNESup dénonce l’inefficacité du dialogue avec le gouvernement. Ces réunions avec le ministère "n’ont rien donné de concret".

Les jeunes du collectif GenZ 212 entament leur dixième jour de mobilisation. Ils demandent de meilleurs services publics de santé et d'éducation. Abdessamad Oubella, jeune homme de 25 ans, a été tué en marge d'une manifestation, près d’Agadir.

Le syndicat alerte sur l’adoption en cours d’une réforme : le projet de loi 59-24 qui pourrait mettre fin à la gratuité de l’université. Cette réforme, présentée en plein milieu de l’été alors que les instances concernées étaient à l’arrêt, a été soumise sans concertation. 

Le SNESup dénonce cette prise de décision unilatérale qui "vide les universités de leur autonomie, recentralise tous les pouvoirs et ouvre la porte à une privatisation progressive de l’enseignement supérieur".

En évoquant une série de revendications laissées sans suite, comme la révision des grilles indiciaires ou l’intégration des enseignants de certains instituts au système universitaire, le syndicat évoque un "sentiment de trahison" qui touche l’ensemble des professeurs.

La grève du SNESup intervient aussi dans un contexte de fatigue et de mécontentement général. Les enseignants-chercheurs dénoncent le manque de moyens, le mauvais état des infrastructures et la surcharge de travail. Ils appellent à une meilleure reconnaissance de leur statut et espèrent une grande réforme du système éducatif.

La GenZ 212 a annoncé, mardi 7 octobre dans un communiqué, un arrêt provisoire des manifestations au Maroc. L’objectif est de passer en revue la situation actuelle et de mieux organiser la suite du mouvement. 

Le collectif de jeunes appelle à des rassemblements à grande échelle, jeudi 9 octobre, à la veille de l’ouverture de la session parlementaire qui sera marquée par un discours du Roi Mohammed VI devant les deux chambres. La GenZ 212 exige toujours la démission du chef de gouvernement.

[Source: TV5Monde]