Au Paris Saint-Germain, une jeunesse pleine de promesses
Dans le sillage de Désiré Doué, 19 ans, l’homme de la finale de la Ligue des champions, le club de la capitale dispose de nombreux talents et semble avoir l’avenir devant lui.

Il a éclaboussé de toute sa classe la finale de la Ligue des champions. Désiré Doué a livré une prestation majuscule lors de la victoire du Paris Saint-Germain (PSG) sur l’Inter Milan (5-0), samedi 31 mai, à Munich (Allemagne), qui permet au club de la capitale de s’offrir le tout premier sacre de son histoire dans la grande Coupe d’Europe. Auteur d’un doublé et d’une passe décisive, l’ex-Rennais a été logiquement désigné homme de la rencontre. Et s’est offert le luxe, à seulement 19 ans, de devenir le premier joueur impliqué dans au moins trois buts lors du match pour le titre dans la compétition la plus prestigieuse du football européen. En toute fin de partie, c’est un pur produit du centre de formation parisien, Senny Mayulu, 19 ans lui aussi, qui a parachevé le récital de son équipe en inscrivant le cinquième but.
Tout un symbole de la jeunesse triomphante du PSG et du pouvoir que lui a donné le club depuis son changement de doctrine, amorcé à l’été 2022 : miser sur des joueurs prometteurs plutôt que sur un empilement de stars établies. Samedi soir, Paris alignait le onze titulaire le plus précoce pour une finale de Ligue des champions au XXIe siècle : 25 ans et 96 jours de moyenne d’âge. En face, les Nerazzurri avançaient avec les joueurs les plus âgés de toute l’histoire de la compétition : 30 ans et 242 jours de moyenne.
Derrière les quelques cadres expérimentés, tels le capitaine Marquinhos (31 ans), Fabian Ruiz (29 ans) ou Ousmane Dembélé (28 ans), les talents en herbe ont joué un rôle prépondérant dans le parcours victorieux du club de la capitale. Des défenseurs Nuno Mendes (22 ans), Willian Pacho (23 ans) et Lucas Beraldo (21 ans) aux milieux de terrain Joao Neves (20 ans) et Warren Zaïre-Emery (19 ans), en passant par les attaquants Bradley Barcola (22 ans) et Gonçalo Ramos (23 ans), tous ont progressé rapidement cette saison. Sans donner l’impression d’avoir les jambes qui tremblent dans les moments-clés.
« La qualité des joueurs du centre de formation »
La force de l’insouciance, sans doute. Le résultat, surtout, du travail de l’entraîneur Luis Enrique, qui leur répète la nécessité de « maîtriser leurs émotions » et de jouer comme ils savent le faire, sans se mettre trop de pression. Depuis son arrivée dans la capitale, à l’été 2023, le technicien espagnol a impulsé cette volonté de promouvoir une nouvelle génération, n’hésitant pas à donner sa chance aux défenseurs Yoram Zague (19 ans) et Noham Kamara (18 ans), ou encore à l’attaquant Ibrahim Mbaye (17 ans), dans le sillage de Senny Mayulu. « Pour moi, il est très important de tirer parti de la qualité des joueurs du centre de formation. Il est essentiel que quelqu’un qui évolue au PSG et qui a le niveau sache qu’il peut intégrer l’équipe première », affirmait l’Asturien, le 16 mai, en conférence de presse.
A intervalles réguliers, il incorpore des espoirs au groupe professionnel, pour qu’ils s’améliorent et afin, aussi, de mieux les observer. « Avec mon staff, nous aimons avoir les jeunes avec nous, pour travailler, pour les entraînements notamment », expliquait-il le 29 mars, en soulignant sa volonté de « systématiser » leur présence au niveau supérieur. Une marque de fabrique chez celui qui avait déjà rajeuni la sélection espagnole, lorsqu’il la dirigeait entre 2018 et 2022. Il avait notamment convoqué Pedri pour la première fois, à 18 ans, Nico Williams à 19 ans ou encore Gavi, à 17 ans, des joueurs désormais confirmés qui font le bonheur de la Roja.
Luis Enrique, un coach qui fait « grandir »
Après quatorze ans d’investissements et tant de désillusions, la conquête du Graal européen marque la consécration du projet des propriétaires qataris du Paris Saint-Germain. Mais pas uniquement : la présence de nombreux jeunes talents au sein de l’effectif du club laisse penser que ce titre n’est pas forcément un aboutissement, mais plutôt le début d’une nouvelle ère. Avec sa bande de prodiges, la formation parisienne semble avoir l’avenir pour elle.
D’autant que les Willian Pacho, Joao Neves, Nuno Mendes et consorts disposent encore d’une marge de progression… « Le PSG a des jeunes joueurs qui seront les meilleurs du monde dans les cinq ou dix prochaines années », faisait valoir l’ancien milieu Javier Pastore, qui a porté les couleurs de l’équipe parisienne entre 2011 et 2018, dans un entretien accordé à l’Agence France-Presse, mi-mars. A fortiori, insiste l’Argentin, car le club dispose, en la personne de Luis Enrique, d’un coach qui a le mérite de les « faire grandir ».
Le PSG a donc toutes les raisons de continuer de nourrir de grandes ambitions pour les années à venir. Insatiable, son président Nasser Al-Khelaïfi a d’ailleurs déclaré samedi soir qu’il souhaitait « gagner encore une fois » une Ligue des champions. Et, à plus court terme, remporter la Coupe du monde des clubs, organisée du 14 juin au 13 juillet aux Etats-Unis.
A condition, toutefois, de parvenir à garder ces talents précoces sur le long terme. Ce qui n’est pas forcément garanti, surtout pour ceux qui jouent peu en équipe première et que les autres écuries européennes tentent d’attirer avec des contrats dorés. A l’image d’Axel Tape, défenseur central de 17 ans, formé au Paris Saint-Germain, qui a préféré signer son premier contrat professionnel avec le Bayer Leverkusen plutôt que d’accepter l’offre de prolongation du club de la capitale, rapportait dimanche 1er juin Sky Germany.
Bien qu’un peu moins jeune, le gardien Gianluigi Donnarumma, 26 ans, décisif lors de cette campagne continentale triomphante, a lui aussi surpris en déclarant peu après le sacre qu’il « ne savait pas » s’il allait rester au PSG. Le signe que tout est instable dans le football, y compris l’effectif d’une équipe tout juste sacrée championne d’Europe.
[Source: Le Monde]