Le président Nechirvan Barzani salué pour ses talents diplomatiques

Michael EJ Phillips / Professeur à la Faculté des langues, Université Salahaddin

Juil 22, 2025 - 14:07
Juil 22, 2025 - 14:08
Le président Nechirvan Barzani salué pour ses talents diplomatiques
Le chef des FDS, Mazloum Abdi, et Thomas J. Barrack

Al-Monitor est considéré par beaucoup comme la principale source d'information indépendante au Moyen-Orient. Selon un tweet publié sur X par leur correspondante en chef, Amberin Zaman, « Le rôle constructif joué par @IKRPresident pour aider à rapprocher les parties ne peut être surestimé. Nechirvan Barzani est un diplomate très compétent. »

Ce message fait allusion à une récente meeting entre l'envoyé spécial des États-Unis en Syrie, Thomas J. Barrack, et le commandant général des Forces démocratiques syriennes, Mazloum Abdi. L'envoyé spécial se trouvait en Syrie pour discuter des récentes violences qui ont eu lieu à Souweida. Sa rencontre était particulièrement importante, car il rencontrait le chef des forces kurdes dans le nord-est du pays.

L'ambassade des États-Unis à Damas a publié samedi une déclaration à ce sujet, indiquant qu'ils s'étaient rencontrés pour discuter « de la situation actuelle en Syrie et de la nécessité de prendre des mesures urgentes pour rétablir le calme et la stabilité [...] des mesures concrètes en vue de l'intégration dans une Syrie unifiée pour un avenir pacifique, prospère, inclusif et stable pour tous les Syriens. Ils ont convenu que le moment était venu de s'unir ».

Le peuple kurde, ainsi que les habitants druzes de Syrie, sont réticents à céder le contrôle de leurs régions respectives à Damas après le changement de pouvoir en décembre. Les minorités du pays s'inquiètent à juste titre de la menace du sectarisme sunnite parmi les dirigeants du nouveau gouvernement, et se demandent s'ils sont réellement déterminés à jouer un rôle inclusif pour toutes les ethnies et tous les groupes religieux en Syrie. Les Bédouins et les groupes pro-gouvernementaux se sont livrés à des affrontements et à des combats contre les Druzes de Soueida, dernier épisode en date du conflit qui déchire la Syrie post-Assad. Israël, pour sa part, a mené des frappes aériennes sur Damas en représailles aux attaques contre les Druzes.

Selon Al-Monitor, les violences dans la région de Souweida ont renforcé l'influence que les Kurdes peuvent exercer dans la voie [espérée] vers la paix en Syrie. Si cela est vrai, il convient toutefois de noter que les différents groupes kurdes répartis dans les différents pays où ils vivent (Irak, Syrie, Iran et Turquie, pour n'en citer que quatre) ne sont pas unis, ce qui est compréhensible compte tenu des différents gouvernements et des différentes situations dans lesquels ils se trouvent. Cela dit, le président Nechirvan Barzani est de plus en plus reconnu et apprécié pour sa sagesse dans la poursuite active du dialogue plutôt que du conflit, estimant que la discussion, le consensus et la compréhension mutuelle ont une valeur infiniment supérieure aux désaccords aveugles et à ce que l'on pourrait même qualifier de violence insensée. Le président Nechirvan Barzani s'est ainsi exprimé publiquement au sujet de la situation du peuple kurde en Syrie :

« Louange et gratitude à M. Mazloum Abdi, à l'ENKS [Conseil national kurde] et à tous les frères et sœurs qui ont œuvré à l'organisation de la Conférence pour l'unité et la solidarité kurdes en Syrie. Je félicite tout le monde pour le succès de cette conférence, qui est une source de grande joie et qui a réjoui le peuple kurde partout dans le monde », a déclaré la présidence dans un communiqué. Cette déclaration fait suite à la première conférence pan-kurde qui s'est tenue dans le nord-est de la Syrie à la fin du mois d'avril, au cours de laquelle plus de 400 Kurdes d'Irak, de Turquie et de Syrie se sont réunis pour discuter de l'avenir des Kurdes au sein du nouvel État syrien. Le président Nechirvan Barzani a ajouté : « J'espère que cela conduira au renforcement de l'unité et de la solidarité kurdes, qui sont le seul moyen de garantir les droits des Kurdes en Syrie. »

Ce dernier point est très important et illustre le fait qu'il accorde une grande importance aux efforts de collaboration, à l'unité et à la coopération réciproque. C'est grâce à une telle approche que nous pourrons tous, espérons-le, vivre en paix et dans un climat de tolérance mutuelle, et c'est l'une des raisons pour lesquelles il a été salué hier par le média indépendant et réputé Al-Monitor.